Initialement estimé à 120 millions de dinars, le coût du méga projet de transfert des eaux sahariennes de la région de In Salah vers la wilaya de Tamanrasset a atteint 190 milliards de dinars, a révélé hier Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. Intervenant en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, M. Sellal a indiqué que l'acquisition d'une station de déminéralisation était à l'origine de ces surcoûts. « L'estimation administrative des appels d'offres au début dépassait une centaine de milliards de dinars. Entre temps, nous avons rajouté une station de déminéralisation. Aujourd'hui, le coût du projet a atteint 190 milliards de dinars », a-t-il expliqué. Le ministre a laissé entendre que cette majoration dans le coût du projet n'est pas synonyme de mauvaise gestion. « C'est une gestion tout à fait normale des appels d'offres », a précisé le ministre. A signaler que ledit projet est considéré comme la première infrastructure de transfert des eaux en Afrique. Il devrait être réceptionné au cours du mois de novembre prochain, selon une récente déclaration du ministre. Par ailleurs, M. Sellal a annoncé que son département a inscrit un programme de rénovation des réseaux AEP dans 12 villes à travers le territoire national. Selon lui, l'utilisation de tuyaux non conformes aux normes et le branchement illicite sont pour beaucoup dans la fuite et les déperditions. Rien que pour les villes d'Alger et d'Oran où des programmes ont été lancés, le taux des déperditions a été réduit respectivement entre 17 et 25%. Il est à rappeler que les efforts de son ministère se poursuivront jusqu'en 2014 pour l'élimination de certaines canalisations ne répondant pas aux normes internationales. Ceci dit, M. Sellal a souligné que son ministère a signé hier un protocole d'accord avec l'ambassade des USA portant sur le financement de faisabilité du traitement tertiaire des eaux usées de la station d'épuration d'Oran pour une réutilisation agricole. « L'objectif de cette étude est d'évaluer, indique M. Sellal, les impacts environnementaux et de développement liés à la récupération des eaux usées et la STEP d'El Karma (Oran) pour leur réutilisation dans l'irrigation des cultures maraîchères. » Notons que la visite du ministre portait sur le transfert des eaux du barrage de Aïn Zada vers Bordj Bou Arréridj et Sétif. Le second transfert concerne le barrage de Tichyhaf (Béjaïa) vers Zemmoura. Le troisième transfert porte sur les eaux du barrage de Lilezdit (Bouira) et concerne les localités de Mzila, Mansourah et El Yachir. Ces trois transferts assureront la couverture totale de la wilaya de Bordj Bou Arréridj.