Cette augmentation ne pourra intervenir que lorsque l'ADE commencera à payer son eau auprès de l'Agence nationale des barrages. Le coût de l'eau connaîtra une «légère» augmentation à partir de 2008, à en croire le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Cette hausse ne pourrait intervenir qu'une fois l'Algérienne des eaux (ADE) commencera à payer son eau auprès de l'Agence nationale des barrages et des transferts (Anbt). Cela va se répercuter inévitablement sur le prix de l'eau, mais «il ne sera question que d'une minime augmentation pour le citoyen», expliqua le ministre des Ressources en eau en marge d'une visite de travail effectuée hier dans l'Algérois. Néanmoins, l'Anbt, une société appelée à être filialisée, ne touchera l'argent de l'ADE qu'après avoir fait sa métamorphose et créé ainsi des SPA (Sociétés par actions) pour la gestion des grandes infrastructures hydrauliques. Le dossier qui concerne cette nouvelle forme de gestion sera soumis à l'examen du gouvernement dans un mois, annoncera Abdelmalek Sellal. Cinq grands complexes hydrauliques sont concernés, à savoir le Taksebt, Koudiat Acerdoune, Beni Haroun, le MAO de l'Ouest (Mostaganem-Arzew-Oran) et plus tard le transfert In Salah-Tamanrasset, dont les travaux débuteront en novembre. Actuellement, le coût économique de l'eau est parfois très cher. Selon des estimations révélées par le ministre, le tarif réel est de 28 DA/m3 alors que le citoyen ne paie que 18 DA, la différence est supportée par l'Etat dans le cadre de la subvention. Il faut dire que l'Algérienne des eaux est actuellement approvisionnée gratuitement par l'Anbt, sans compter les investissements très lourds que consent l'Etat surtout pour acheminer l'eau. Vers la fin de l'année 2007, le mètre cube d'eau, acheminé par l'Agence nationale des barrages et des transferts, coûtera à l'ADE un (1) dinar. Mais ce prix connaîtra une hausse graduelle pour atteindre, à l'horizon 2012, le seuil des 3 dinars, explique aussi Abdelmalek Sellal. Interrogé sur les retards accusés dans la gestion déléguée de l'eau potable à Alger, le ministre n'ira pas à l'encontre de la société française Suez et explique que les quelques problèmes de distribution rencontrés sont dus plutôt à la réorganisation qui est en train de prendre place. Cette réorganisation, d'après le ministre, devrait durer au moins une année, mais Suez «a été instruit à mettre les bouchées doubles afin que cette réorganisation soit achevée avant les délais». La première tranche mise sous le régime Suez, en l'occurrence le couloir Zéralda-Aïn Benian, sera livrée durant la première semaine du mois de juillet, se référant aux explications de Abdelmalek Sellal. A Alger, le ministre a inspecté, hier, entre autres projets, le transfert de l'eau de Oued El Harrach, véritable casse-tête pour la capitale, vers le barrage de Douéra. Lequel transfert sera renforcé par des stations de traitement à Boumaâti et Baraki. Une fois traitées et transférées vers l'infrastructure de Douéra, les eaux seront utilisées pour l'agriculture et permettront aussi la recharge de la nappe de la Mitidja. Le défi, d'après le ministre, est de récupérer quelque 500 millions de mètres cubes des 700 millions 3 rejetés annuellement dans la mer. Pour l'ensemble des projets hydrauliques lancés au niveau de l'Algérois, une cagnotte de 24 milliards de dinars est débloquée, a-t-on appris.