Cinq mille barils par jour, soit cinq fois plus qu'initialement estimé, s'écoulent dans les eaux du golfe du Mexique. De longues colonnes noires s'approchent du littoral américain. Cinq mille barils de pétrole par jour s'écoulent dans les eaux du golfe du Mexique, où une plate-forme pétrolière a sombré le 22 avril, ont annoncé les gardes-côtes, après la découverte d'une fuite supplémentaire. Un chiffre cinq fois plus élevé que celui initialement annoncé. Si la compagnie britannique BP, qui exploitait la plate-forme, a reconnu l'existence d'une nouvelle fuite, elle a en revanche contesté le volume de pétrole qui s'en échappe. Le gouverneur de la Louisiane, Bobby Jindal, n'est pas d'accord, il a demandé aux autorités fédérales une aide d'urgence pour protéger les côtes, faisant état d'informations « selon lesquelles une partie de la nappe s'apprête à toucher les côtes de la Louisiane plus tôt que prévu », menaçant son fragile écosystème d'une catastrophe majeure. Une portion de la nappe de pétrole, qui atteint 965 km de circonférence, s'est séparée et pourrait toucher directement une réserve naturelle sur la côte de Louisiane hier en raison de vents forts, a-t-il dit, citant des informations de l'Agence américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA). « Notre priorité absolue est de protéger nos citoyens et l'environnement. Ces moyens sont primordiaux pour atténuer l'impact de la marée noire sur nos côtes », a déclaré le gouverneur. Des barrages flottants ont été déployés sur 20 miles nautiques au large de la côte de Louisiane pour tenter de contenir le pétrole. Mais, selon le gouverneur, c'est insuffisant et il faudrait en déployer encore plus. Les autorités ont recours à une autre technique : pour tenter de contenir la progression de la marée noire, des équipes d'intervention ont enflammé, mercredi, une portion de la nappe. Mais un changement de la direction des vents menaçait d'annuler les effets de cet essai d'incendie « contrôlé ». Par le passé, des tentatives similaires avaient réussi à brûler 50 à 90% du pétrole emprisonné. Les équipes ont l'intention de recommencer cette opération : allumer ces incendies dans les jours qui viennent. Le but de l'opération est de protéger l'écosystème des côtes de la Louisiane. La plate-forme Deepwater Horizon, propriété de la société Transocean, contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour. Elle a coulé après une explosion et un incendie survenus le 20 avril. Onze personnes sont portées disparues. Les marais côtiers de la Louisiane constituent un sanctuaire pour la faune, en particulier les oiseaux aquatiques, et les autres Etats de la région, la Floride, l'Alabama et le Mississippi notamment, craignent que la nappe de pétrole ne souille leurs plages et ne pollue les pêcheries, cruciales pour l'économie locale. La mise à feu de la nappe de brut pourrait présenter des dangers pour l'environnement : elle risque de projeter dans l'atmosphère d'immenses bouffées d'une épaisse fumée noire et de libérer dans la mer des déchets visqueux. Des éleveurs de crevettes de Louisiane dont les côtes sont menacées ont déposé plainte pour négligence et pollution afin d'obtenir 5 millions de dollars de dommages. Seuls deux éleveurs de crevettes sont identifiés dans l'immédiat mais il s'agit d'une « plainte en nom collectif », ce qui signifie que de nombreux plaignants devraient s'y joindre.