L'extradition par la Slovaquie d'un Algérien, condamné pour des liens avec des réseaux terroristes, a été fortement critiquée hier au Conseil de l'Europe. Cette extradition « ignore une mesure provisoire contraignante ordonnée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) selon laquelle ce requérant ne devait pas être extradé vers l'Algérie », a regretté Christos Pourgourides qui préside la commission des droits de l'homme de l'Assemblée parlementaire de l'organisation. « Il s'agit d'une atteinte directe à l'autorité de la CEDH » et « d'un mépris inacceptable de la Convention européenne des droits de l'homme », est-il ajouté. Signataire de la Convention, la Slovaquie doit normalement se ranger à l'avis de la CEDH qui ne dispose cependant pas de mesure contraignante pour l'y contraindre. Le ministère de l'Intérieur slovaque avait annoncé jeudi dernier l'extradition de Mustapha Labsi, 39 ans, condamné par contumace à la prison à vie dans son pays et qui s'est vu définitivement refuser sa demande d'asile par la Cour suprême de la Slovaquie où il est détenu depuis 2007. Selon le ministère, « Labsi n'encourt pas la peine de mort et nous disposons de garanties diplomatiques qu'il n'est pas menacé de torture ». En Algérie, Mustapha Labsi est accusé d'avoir été membre de réseaux islamistes radicaux dans les années 1990 puis d'avoir des liens avec Al Qaîda. En France, il a été condamné pour son implication dans la préparation d'une tentative d'attentat contre un sommet du G7 en 1996.