Il vient s'ajouter à une longue liste de plus de 320 Algériens détenus à travers le monde. Encore un Algérien dans les prisons étrangères. Ils sont déjà nombreux. La liste fait état de plus de 320 Algériens détenus à travers le monde à la fin de l'année 2006. Souvent soupçonnés de liens avec le Gspc et Al Qaîda, ces Algériens croupissent dans les prisons de Guantanamo, Londres, Rome, Nouakchott, Kaboul, Rabat, Libye et dans d'autres prisons tenues secrètes jusqu'ici. Cette fois, c'est en Slovaquie que les Algériens subissent leur sale destin. Sur la Bratislava Hospodarske Noviny, l'on a annoncé que Mustafa L, un ressortissant algérien, soupçonné de coopération internationale avec le réseau Al Qaîda, continue à être derrière les barreaux, en dépit d'une demande d'extradition qu'aurait formulée l'Algérie. Relatant le triste scénario qui a conduit Mustafa L aux geôles slovaques, son avocat, repris par Bratislava Huspodarske Noviny, a indiqué que le ressortissant algérien est arrivé en Slovaquie pour voir sa femme, de nationalité slovaque. Le couple a déjà un enfant, mais le périple de Mustafa L fut stoppé net après son arrestation par les Slovaques. Selon les explications de son avocat, Musfafa L a demandé l'asile dans plusieurs pays européens, à savoir la France, l'Autriche, la Grande-Bretagne, et la Slovaquie. L'Office des migrations, relevant du ministère slovaque de l'Intérieur, a accusé une fin de non-recevoir à sa demande. Détenu depuis, et accusé surtout de liens avec l'organisation criminelle d'Oussama Ben Laden, l'affaire de l'Algérien Mustafa L est toujours mise en attente dans les tiroirs du tribunal régional de Bratislava. Cette instance, indique-t-on, devra décider bientôt du sort réservé au ressortissant algérien, mais peut-être aussi pour la demande d'extradition. «Comme il n'a pas fait recours contre le refus de sa demande d'asile, la procédure d'extradition va se poursuivre. Nous sommes actuellement en attente de la sentence que lui réserve le tribunal régional de Bratislava», a déclaré l'avocat de Mustafa L Son audition par le tribunal régional de Bratislava pourrait intervenir d'ici à la fin du mois en cours. Mustafa L est en attente d'extradition depuis le 20 juin, à en croire les mêmes sources, et le verdict du tribunal devra accélérer le processus de son extradition vers l'Algérie. La procédure a été suspendue car le mis en examen a déposé une demande d'asile auprès des services relevant du ministère slovaque de l'Intérieur. Il semble que l'Algérie a demandé l'extradition de Mustafa L au début du mois de juin dernier. Nous n'avons pas pu confirmer cette information, hier, auprès des services concernés, à Alger. Selon les informations diffusées par la même source, le mis en cause fait l'objet, actuellement, d'un mandat d'arrêt international. Il figure donc sur la liste des personnes activement recherchées par Interpol. Certains médias slovaques sont allés jusqu'à dire que Mustafa L est «prétendument» sur la liste des terroristes recherchés par Interpol. Ces mêmes médias ont annoncé qu'il aurait vécu dans les camps d'entraînement des terroristes en Afghanistan, où il aurait établi des contacts avec des membres d'Al Qaîda et autres groupes actifs en Europe et au Canada. Ou encore, Mustafa L «aurait été un membre du groupe terroriste algérien des islamistes radicaux, Gspc, à Londres». Ange ou démon? L'on avait tendance à dire que «l'Algérie n'a jamais abandonné ses ressortissants surtout lorsque ces derniers se trouvent en difficulté à l'étranger». C'est une déclaration de Me Farouk Ksentini, président du mécanisme ad hoc des disparus et de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh). Farouk Ksentini, interrogé récemment par L'Expression au sujet des détenus algériens à la base américaine de Cuba (Guantanamo), avait également déclaré qu'«en principe, les autorités algériennes sont tenues de protéger et de défendre les justiciables, quels que soient les motifs pour lesquels ils sont détenus».