Les habitants de cette ancienne ferme, en voie de devenir une agglomération urbaine, rejettent toute responsabilité quant aux derniers affrontements ayant opposé les nouveaux relogés de Diar Echems à des jeunes des quartiers de Birkhadem. Les habitants de la ferme Sidi Abderrahmane, (ex- Blanchette), dans la commune de Birkhadem, réclament « un minimum d'attention » de la part des autorités publiques. Ils se considèrent comme « des laissés-pour-compte » par le développement local et des éternels « sacrifiés » par les exécutifs qui se sont succédé à l'APC de Birkhadem. La ferme Sidi Abderrahmane est située sur la voie publique menant vers le chef-lieu de la commune et la nouvelle cité de Djenane Sfari. Les 30 familles qui occupent les lieux « depuis l'indépendance » résident dans des baraques de bidonvilles pour certains et d'habitations précaires pour d'autres. « Au lancement des travaux de construction des nouveaux bâtiments de Djenane Sfari, on croyait que nous allions en bénéficier », raconte un père de famille, « mais finalement, les logements ont été affectés à des familles d'autres communes ». Notre interlocuteur précise que ce ne sont pas les nouveaux débarqués qui le « dérangent », mais « la passivité des responsables locaux » censés, selon lui, défendre les intérêts de leurs citoyens. « Que changeront 30 logements pour une cité constituée de plus de 400 appartements, c'est une goutte d'eau dans la mer », estime innocemment un jeune d'une trentaine d'années.Les habitants de cette ancienne ferme, en voie de devenir une agglomération urbaine, rejettent par ailleurs, toute responsabilité quant aux derniers affrontements ayant opposé les nouveaux relogés de Diar Echems à des jeunes des quartiers de Birkhadem. « Contrairement à ce qui a été rapporté par certains journaux, nous n'étions pas mêlés à ces bagarres et nous ne ressentons aucune animosité envers ces bénéficiaires », déclarent nos interlocuteurs. Ils précisent qu'ils étaient plutôt victimes de ces violents affrontements, engagés la nuit et ayant duré de 20h jusqu'à 22h 30. « Des tonnes de cailloux sont tombés sur nos baraques. Les uns jetaient des pierres de la voie publique, les autres ripostaient à partir de la cité. Nous, nous étions coincés au milieu avec nos femmes et enfants, résignés à entendre des insanités et nous cacher sous les lits de crainte d'être blessés », se désolent-ils. « Même les services anti-émeutes ont mis du temps pour arriver », se plaint un autre résidant. Vivant dans des conditions lamentables depuis près de 50 ans, les résidants de cette ferme réclament leur droit au logement et à l'amélioration des conditions et du cadre de vie. « Il est injuste d'avoir supporté durant plus de quatre ans la poussière et le bruit généré par le chantier et, en fin de compte, ne pas en bénéficier » expliquent-ils. Le détail que le visiteur de ce site ne manquera pas de relever est le fait que ce hameau vétuste et anarchique amoche grandement le paysage architectural moderne qu'offre la cité flambant neuve de Djenane Sfari. Sur un autre plan, les habitants ont évoqué le problème du transport des voyageurs. Ils craignent que les bus de passage n'arrivent plus à satisfaire la demande, qui devrait se multiplier après l'arrivée de centaines de nouveaux locataires.