Elles s'appellent Lyna Khoudri, Shirine Boutella, Amira Hilda Douaouda, Zahra Doumandi, elles sont jeunes, elles sont belles et elles ont du talent à revendre. La preuve, elles ont crevé l'écran dans le long métrage ( 1h 46) de la réalisatrice Mounia Meddour. Un premier film salué par les critiques et les festivaliers sont unanimes. Le thème de l'histoire est un flash-back, une immersion dans la décennie noire et rouge marquée par la folie meurtrière islamiste, l'obscurantisme, l'imposition du hidjab, les fetwas, où la femme est la première victime, réduite à une infrahumaine. Et puis, ces jeunes filles, encore une fois belles et rebelles, ont résisté courageusement au péril de leur vie en affichant une bravoure sans faille. Et cette belle leçon de vie, de survie, est si bien filmée par Mounia Meddour pour un premier coup d'essai. Papicha, sélectionné dans la section Un certain regard, a été longuement ovationné lors de sa projection sur la Croisette. Lors du photocall (séance photos) et de la montée des marches, les actrices et la réalisatrice Mounia Meddour, arborant des costumes traditionnels algériens, ont affiché leur soutien au «hirak», le mouvement du peuple algérien pour la liberté et dignité s'étant soulevé contre le régime, la corruption, le népotisme pour une justice et contre surtout un système grabataire et finissant, en exhibant des pin's frappés de : «yatnahaw gaâ» (qu'ils dégagent tous). «Une véritable claque pour de nombreux festivaliers…» Et on parle de «claque» du Festival. Comme l'a si bien souligné le grand site dédié au cinéma, «Allociné» : «Avec Papicha, Mounia Meddour signe son premier long métrage, présenté dans la section Un certain regard. Un portrait de femme(s) puissant, véritable claque pour de nombreux festivaliers… Papicha, présenté dans la section Un certain regard, c'est avant tout le regard d'une actrice, Lyna Khoudri. Un regard insoumis, libre, résistant, courageux, alors que l'Algérie des années 90 cède chaque jour un peu plus devant l'intégrisme religieux. Styliste en devenir, à la tête d'un gang de ‘papichas' (surnom donné aux jeunes filles d'Alger) extrêmement attachantes, son personnage de Nedjma refuse de renoncer à ses rêves malgré les menaces et les violences. L'Algérie change, certain(e)s renoncent, mais pas Nedjma, habitée par son projet d'organiser un défilé de robes cousues dans des haïks, vêtement traditionnel maghrébin.Le propos est fort, l'interprétation puissante, la réalisation de Mounia Meddour juste. Notamment lors d'une scène muette littéralement glaçante. La réalisatrice, qui signe ici son premier long métrage, s'est inspirée de son propre vécu en cité universitaire à Alger durant la décennie 90. C'est donc un peu de son histoire qu'elle raconte, à travers celle de Papicha. L'histoire de jeunes femmes qui, malgré les désillusions et les obstacles, malgré la mort, ne renoncent pas. Le film, dont la projection officielle s'est achevée sur dix minutes d'applaudissements pour l'équipe, s'est imposé comme la claque du jour sur la Croisette. Et clairement l'un des incontournables de la quinzaine… ». Papicha et Les Hirondelles de Kaboul, même combat Papicha, de Mounia Meddour, figure parmi 16 autres films dans la section Un certain regard : Invisible Life, de Karim Aïnouz, Beanpole (Dylda), de Kantemir Balagov, Les hirondelles de Kaboul, de Zabou Breitman & Eléa Gobé Mévellec, La femme de mon frère, de Monia Chokri (premier film), The Climb, de Michael Covino (premier film), Jeanne, de Bruno Dumont, O que arde, (Viendra le feu) d'Olivier Laxe, Chambre 212, de Christophe Honoré, Port authority, de Danielle Lessovitz (premier film), Adam, de Maryam Touzani, Zhuo ren mi mi, de Midi Z, Liberté, d'Albert Serra, Bull, d'Annie Silverstein (premier film), Summer of Changsha, (Liu yu tian) de Zu Feng (premier film) et Evge, de Nariman Aliev (premier film). Croisons les doigts pour Papicha, de Mounia Meddour et Les Hirondelles de Kaboul (d'après l'œuvre du grand écrivain Yasmina Kahdra), une adaptation en long métrage d'animation, coréalisé par Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, d'une durée de 1h20mn et qui sortira sur les écrans le 4 septembre 2019. Parmi les artistes qui ont prêté leur voix à ce film figurent Simon Abkarian, Hiam Abbas, Swann Arlaud et Zita Hanrot. Le message de paix, d'espoir et de tolérance que Papicha, le trailer, la bande-annonce du long métrage Les Hirondelles de Kaboul, est éloquent: «Kaboul, Afghanistan sous le règne des taliban.» Le règne de la terreur. La négation de la vie. Un univers apocalyptique. Cinéma en ruine, le stade devient l'arène de l'horreur, la lapidation, la barre transversale devient une potence pour les impies, le football, le jeu, la candeur, l'amour, la musique, le rap, la beauté, sont bannis, interdits, le port de la burqa est obligatoire…Croisons les doigts pour ces deux films.