Les travailleurs algériens célèbrent cette année le 1er Mai dans un climat d'instabilité sociale dans tous les secteurs d'activité à cause des salaires maigres et de la dégradation du pouvoir d'achat chez la majorité écrasante des couches laborieuses », estime la Ligue algérienne des droits de l'homme. Dans une déclaration publiée hier à l'occasion du 1er Mai, la Ligue, présidée par Me Boudjemaâ Ghechir, dresse en dix points un tableau sombre de la situation des travailleurs et fait un constat d'échec de la politique du gouvernement en matière d'amélioration des droits économiques et sociaux des Algériens.« L'incapacité du gouvernement à amorcer un développement réel à même de créer des postes d'emploi pour absorber le chômage et ouvrir devant les jeunes les portes de l'espoir pour réaliser leurs ambitions et leurs vœux d'une vie digne, l'augmentation du taux de chômage en Algérie et le comportement du pouvoir face aux syndicats autonomes, en dépit du fait qu'ils ont démontré leur représentativité et leurs capacités de mobilisation, ainsi que leur exclusion du pacte social, sont autant de facteurs qui ont participé à l'exacerbation de la crise et sa perduration », peut-on lire dans la déclaration. La LADH regrette d'abord la non-définition d'un système économique clair par le gouvernement et l'incapacité de ce dernier à garantir un climat économique qui permet un développement humain durable, de même que l'absence d'une stratégie de développement capable de créer des postes d'emploi.La stratégie de prise en charge des jeunes en chômage est tout aussi un échec, selon la LADH, qui estime que « les quelques projets enregistrés, toutes formules confondues, ont transformé les jeunes chômeurs en jeunes chômeurs endettés ». D'ailleurs, le taux de chômage est passé au-dessus de la barre de 30%, note la déclaration qui dénonce « le recours des officiels à éditer des statistiques démentis par la réalité sur le taux de chômage et la création d'emplois ».Les syndicats autonomes focalisent l'intérêt de la Ligue qui pointe du doigt l'indifférence affichée à leur égard par le gouvernement, la pression exercée sur eux et la signature d'un pacte social en leur absence. Le secteur privé essuie également les critiques de la LADH, qui estime que ce dernier est incapable de créer la richesse et se trouve souvent lié aux affaires de corruption. Pour clore son chapelet de constats, la déclaration s'indigne du fait que la gangrène de la corruption ait atteint la majorité des sociétés économiques.