C'est le vendredi qui vient juste après les deux discours de chef d'état-major de l'ANP, qui persiste dans son maintien de l'élection présidentielle pour le 4 juillet prochain. Maintien d'une part, refus d'une autre part. Une réponse lui a été adressée, mardi, par les étudiants. Rendez-vous est pris pour le 14e vendredi consécutif de mobilisation. Les appels à la mobilisation d'aujourd'hui sont les mêmes. Sur les réseaux sociaux et dans les débats tenus depuis lundi, jour du discours de Ahmed Gaïd Salah, les avis populaires se concentrent sur la date de l'élection présidentielle. «Pas question d'organiser une élection à la date fixée avec le gouvernement actuel», insiste-t-on. La détermination est intacte. Le mot d'ordre est d'exiger, comme cela se fait depuis le 22 févier, le départ du système, mais surtout un rejet radical à l'élection du 4 juillet. Le peuple algérien exige un «Etat de droit et de justice» avec une réelle démocratie et «non un état militaire». Entre «yetnaha3w ga3», «makach el intikhabat yal issabat» et «Pour une justice indépendante», la rue maintient le cap face aux décisions prises par le «gouvernement provisoire». Cette semaine, après un long silence, c'est non pas un, mais deux discours que recevront les Algériens. D'abord, lundi, c'est avec «une fervente détermination» que le chef d'état-major de l'ANP réaffirme la volonté du pouvoir de «maintenir les élections présidentielles» en dépit de la forte opposition de la rue. Il est «persuadé» que l'élection prochaine constitue la solution afin d'éviter le vide constitutionnel. « En somme, ceux qui veulent maintenir le pays dans l'impasse sont des individus et des entités qui tentent sciemment de nous mener vers le vide constitutionnel avec tous les risques et menaces qu'il peut comporter», soutient-il. Discours Fidèle à lui-même, les discours de Gaid Salah sont toujours difficilement interprétés, particulièrement lorsqu'il prétend que le mouvement ne possède pas d'élite le représentant puis décline tout à coup la proposition d'ouvrir un dialogue avec les personnalités nationales Ali-Yahia Abdennour, Ahmed Taleb Ibrahimi et Rachid Benyelles le lendemain. Ce n'est pas tout, il met tout particulièrement en garde les manifestants «à faire preuve d'un meilleur encadrement du mouvement et surtout à formuler des slogans plus raisonnables»… Néanmoins, le 22 mai dernier, mercredi, il affirme que «l'ANP n'a aucune ambition politique» pourtant estime qu'il ne renoncera jamais à accompagner «de manière rationnelle les marches pacifiques. Une première réplique a eu lieu. Les étudiants ont organisé leur manifestation habituelle mardi, face à un énorme dispositif sécuritaire. On a d'ailleurs enregistré quelques arrestations d'étudiants, qui ont été relâchés plus tard. La Grande-Poste, point de repère phare pour les manifestants, a été barricadée par la wilaya d'Alger dans la nuit de mardi à mercredi. Une décision prise pour des travaux. «Les paliers de l'édifice néo-mauresque présentent un risque sérieux d'affaissement», a annoncé la wilaya d'Alger. Hier, des vidéos et des photos circulaient sur les réseaux sociaux d'un dispositif sécuritaire mis en place sur la route, à Bouzegza, pour interdire l'accès à Alger.