Au lendemain du discours de Gaïd Salah, prononcé à partir de la 4e RM, s'accrochant à la tenue de l'élection présidentielle, la communauté universitaire et les avocats ont organisé, hier, des marches pour répondre d'une même voix au chef d'état-major de l'ANP. Ils ont dit avec force "non à Gaïd Salah" et "pour une transition démocratique sans les figures du système". La 13e manifestation des étudiants a démarré du campus Targa-Ouzemour vers la placette de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel, en passant par le siège de la wilaya. Soit un itinéraire de plus de 4 km. Cette troisième marche des universitaires depuis le début du mois de Ramadhan a, il faut le souligner, enregistré une forte mobilisation, voire plus importante que les deux précédentes. Ils étaient des milliers à répondre présent à ce rendez-vous hebdomadaire. La teneur du discours de Gaïd Salah, qui s'inscrit en porte-à-faux avec les revendications du mouvement, les a stimulés à se mobiliser davantage pour réaffirmer leur "attachement au changement radical du système" et "pour une transition démocratique sans les figures du système". Ainsi, comme toutes les précédentes marches, les manifestants de la communauté universitaire d'Abderrahmane-Mira ont scandé les slogans traditionnels du mouvement populaire hostiles au pouvoir. Des slogans écrits sur des banderoles brandies aussi par les marcheurs. "Makench el intikhabat yal issabat", "ulac lvot ulac", "Bensalah, Gaïd Salah, Bedoui dégagez", "FLN, RND barra", "Klitou lebled yaseraqin", "Allah allah yababa, Gaïd Salah zaïm el issaba", "Madania matchi askaria, matchi islamia", sont autant de slogans scandés à tue-tête par les manifestants malgré le Ramadhan. Par moments, les manifestants chantaient en chœur des chansons engagées d'Ideflawen, d'Oulahlou, du regretté Matoub Lounès et du groupe Debza. Pendant que la communauté universitaire marchait depuis le campus Targa-Ouzemour, les avocats de Béjaïa, eux, ont organisé une marche, pour être aux côtés de la communauté universitaire et du peuple, depuis le siège de la cour. Les centaines d'avocats, vêtus de leurs robes noires, ont emprunté l'allée de la cour vers la route des Aurès pour faire jonction avec la marche des étudiants au niveau du rond-point de Naceria, baptisé depuis le Printemps noir "Rond-point Matoub-Lounès". "Ulac lvot ulac", "Dawla madania matchi askaria", "Pour un Etat de droit", "Les avocats aux côtés du peuple", sont autant de slogans inscrits sur des banderoles brandies par les robes noires et qu'ils ont aussi scandés. Les manifestants ont continué leur marche jusqu'à la placette de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel où ils ont observé un rassemblement en vilipendant le pouvoir, avant de se disperser dans le calme vers 13h. L. OUBIRA