Pour ce onzième vendredi de protestation, les citoyens ont été nombreux à investir la rue à Boumerdès. Une grande marche à laquelle ont participé des centaines de citoyens. Avec une présence particulière des familles, les manifestants ont parcouru plusieurs kilomètres avant de se rassembler devant la cour de justice. Cette fois, c'est le chef d'état-major, Gaïd Salah, qui a fait l'objet du plus grand nombre de slogans hostiles. Une situation due notamment au fait que les représentants du gouvernement ne font plus aucune déclaration ces derniers jours, laissant la place au chef d'état-major de l'ANP, qui s'illustre chaque semaine avec des discours parfois contradictoires et pas très clairs. En effet, sur les pancartes et les banderoles, ainsi que par les slogans scandés, les Boumerdassis ont tenu à manifester leur mécontentement à celui qui veut, coûte que coûte, imposer sa feuille de route au mouvement de contestation. Sur une pancarte brandie par un manifestant devant la cour de justice, on pouvait lire : "Gaïd, tu nous a trahis", un peu plus loin, sur une autre pancarte, était écrit en arabe : "Gaïd se moque du peuple". Ces messages sont une preuve que le plan du chef d'état-major, que beaucoup considèrent comme étant le vrai chef de l'Etat actuellement, devant un Bensalah légèrement épargné, est très contesté. En effet, Gaïd Salah a exprimé, dans ses différents messages, son soutien à Bensalah et à Bedoui, et maintient sa position sur l'élection présidentielle, le 4 juillet prochain. Or, même cette élection a été largement dénoncée hier durant la marche. En effet, à plusieurs reprises les manifestants ont scandé : "Ya el-îssabat, la lil intikhabat" (bandes de mafieux, non aux élections). * N. OUHIB