L'exécutif a misé sur la réalisation des infrastructures de base : l'eau, les routes et les équipements publics. Le point noir concerne le non financement de l'économie locale. En dépit des efforts qui ont été consentis ces dernières années, la wilaya de Béjaïa peine à rattraper le retard qui affecte son développement. C'est ce qui se dégage du rapport présenté, la semaine dernière, par l'exécutif de la wilaya devant les élus de l'APW. Un bilan qui n'a pas satisfait certains élus qui jugeaient les résultats « loin d'être à la hauteur des attentes ». De son côté, le wali, Ali Bedrici, qui a salué « l'honnêteté intellectuelle de certains élus qui ont concédé qu'il y a eu des efforts notables consentis ces dernières années », admettait toutefois que « beaucoup reste à faire ». Béjaïa a eu droit à 92,98 milliards de dinars au titre du programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) 2005-2009, (PSD, PCD et réajustements). Les crédits de paiement notifiés durant ce quinquennat ont atteint 74,25 milliards de dinars. Mais seuls 75,46 % de ce budget ont été consommés à la fin de l'exercice 2009. Depuis plusieurs décennies, la wilaya accusait un retard immense. Il fallait donc miser sur la réalisation des infrastructures de base. L'eau, les routes, les équipements des services publics tels les écoles et les facultés. Mais le grand reproche dirigé contre l'administration concerne le financement de l'économie locale, qui est du reste le parent pauvre de toutes les politiques publiques en Algérie. Pourtant, Béjaïa recèle un grand potentiel qui est loin de susciter un encouragement conséquent de l'Etat. L'Etat a tourné le dos aux PME. Seul un projet industriel manufacturier financé à hauteur de 4,2 millions de dinars figure dans le rapport. Béjaïa dispose pourtant d'un pole industriel très compétitif. La wilaya est en pole position en matière de croissance de la population des PME dont le nombre a progressé de 13% en 2009, sur un an. Les plus de 15 000 PME implantées sur le territoire de la wilaya ont plus que jamais besoin d'un soutien par l'Etat. Un encouragement qui devrait passer par la réhabilitation des zones d'activités en proie à une dégradation avancée. La wilaya a récemment promis la structuration et la viabilisation de certaines zones d'activité à l'image de celle d'Akbou. Mais, ce projet ne figure pas dans ce rapport. Priorité à l'équipement L'affectation budgétaire est centrée sur les projets strictement obligatoires. Les ressources budgétaires se sont ainsi orientées vers l'agriculture et l'hydraulique (47 projets ayant coûté 9,6 milliards de dinars) et les services productifs (262 millions de dinars). Près d'une centaine d'infrastructures publiques a été réalisée (33 milliards de dinars). L'éducation et la formation ont consommé 14,8 milliards de dinars. 86 infrastructures socioculturelles ont été construites (7,6 millions de dinars). 16,3 milliards de dinars ont été affectés vers le secteur de l'habitat. Ces dotations représentent 41,46 % pour les infrastructures publiques, 20,60 % sont dédiés à l'habitat et l'urbanisme, 17,20 % pour l'Education, formation et l'enseignement supérieur, 11,31% pour l'agriculture et l'hydraulique et enfin 9% pour les infrastructures socioculturelles. « Parmi les 395 projets inscrits sur la période 2005-2009, 154 opérations sont achevées, 194 en cours et 47 projets ne sont pas lancés dont 15 ont été inscrits en 2009 », récapitule le rapport. En matière de projets en cours, l'on retient notamment des commandes d'études pour les besoins d'un plan local du tourisme, la protection littorale à Souk El Tenine, un concours d'idée pour la réhabilitation du motel des cimes, un nouveau siège pour l'APW (16 millions de dinars) et enfin pour un nouveau siège pour la radio Soummam (2 millions de dinars). Enfin, les critiques se multiplient contre le retard que prend la notification du programme spécial censé servir de compensation financière pour la wilaya. « Le dossier est au niveau du premier ministère pour notification », affirme le wali. En attendant le déblocage de ce fonds, les besoins exprimés sont chiffrés à 265 milliards de dinars.