Les habitants de la nouvelle ville Massinissa ne cessent de déplorer le déficit chronique en moyens de transport dont souffre cette localité, située sur la RN3, à la sortie sud-ouest de la ville d'El Khroub. « Cela dure depuis près de cinq ans, malgré toutes nos doléances exprimées auprès des autorités de la commune d'El Khroub et celles de la wilaya ; en vain ! Les responsables ne font que nous gaver de promesses sans lendemain », déplorent les habitants. Avec ses 20 000 résidants, la nouvelle ville Massinissa, qui ne cesse de grandir au fil des années, n'a même pas bénéficié d'un plan de transport en mesure de couvrir les besoins des citoyens, contraints de se débrouiller quotidiennement pour rejoindre la ville de Constantine. « Avec cinq bus privés assurant irrégulièrement la navette entre Massinissa et la station du pont Sidi Rached, on est loin des attentes des habitants », affirment certains. Côté taxis, les choses sont encore plus dures. « Il faut se lever à 6h du matin pour pouvoir dénicher un taxi, car la plupart des conducteurs de voitures jaunes habitant dans cette localité exercent uniquement au niveau de la commune-mère, donc ils partent tôt le matin et reviennent en fin de journée », assurent-on. Dans de telles conditions, il faut choisir entre une course à 350 DA à bord d'un taxi, ou se rabattre sur les fraudeurs. Ces derniers sont les seuls à assurer le voyage durant la journée pour 50 DA la place. « C'est très dur pour un simple fonctionnaire qui se retrouve finalement ruiné à la fin du mois », diront des citoyens qui réclament des responsables de la direction du transport de bien prendre en considération les problèmes des habitants de la nouvelle ville Massinissa en mettant en place un plan de transport rigoureux, surtout que les transporteurs agissent toujours à leur guise, faisant fi des obligations du service public. Selon certains résidants, les bus affectés à la desserte Massinissa-Constantine, et dont le nombre demeure insuffisant, restent longtemps à la station pour charger un maximum de personnes avant de démarrer, ce qui pénalise énormément les passagers. « S'il vous arrive de rater le premier bus de la matinée vous serez obligé d'aller jusqu'à la cité des 1600 logements pour rallier Constantine », témoignent des résidants qui ne manquent pas de dénoncer les pratiques de certains transporteurs privés. Ces derniers ne respectant pas l'itinéraire qui leur a été fixé, s'arrangent entre eux pour n'assurer la desserte Massinissa-Constantine qu'un jour sur deux ; le deuxième jour est consacré à la ligne d'El Khroub, histoire de renflouer leurs caisses. Pour les habitants de Massinissa, le plus dur des parcours reste à endurer en fin de journée pour rejoindre leurs domiciles à partir de Constantine. A partir de 17h, il faut avoir vraiment de la chance pour trouver un taxi à proximité de l'hôtel Cirta où les files d'attente demeurent encore un phénomène quotidien. L'histoire se répète ainsi depuis des années pour les habitants de la nouvelle ville Massinissa, qui réclament d'être servis sur le même pied d'égalité que les citoyens des autres localités, avec la mise en place de dessertes régulières le matin et en fin de journée assurées par les bus de l'ETC. Un vœu, qui, s'il était exaucé, ils seraient soulagés de ce calvaire chronique.