Coincée entre deux montagnes, sur la RN3 reliant la ville d'El Khroub à Aïn M'lila, la localité d'El Gourzi, située à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la commune de Ouled Rahmoun dont elle dépend, est sortie de l'anonymat en 2006 suite au mouvement de protestation initié par les jeunes du village pour dénoncer l'exclusion et le chômage qui touchent la majorité d'ente eux. El Gourzi se rappelle aujourd'hui des promesses des autorités locales de régler les problèmes auxquels font face les habitants. Ces derniers montent, pour ainsi dire, au créneau pour mettre en avant, une nouvelle fois, la précarité de leur quotidien. En ce sens, il soulèvent d'abord, en cette période de froid, l'absence du gaz de ville qui les oblige à se déplacer jussqu'à la ville de Aïn M'lila, soit près de dix kilomètres, pour acheter au prix fort le gaz butane. Pourtant, affirment les habitants d'El Gourzi, promesse leur a été faite par les autorités que le réseau de gaz allait être installé avant cet hiver. Et ce n'est pas le seul problème posé, nous disent-ils, en évoquant le chômage endémique qui touche une importante frange de la jeunesse. « Les seules possibilités de travail entrent dans le cadre de l'emploi des jeunes et le filet social. Possibilités fort limitées d'ailleurs, puisque les quelques postes créés sont répartis entre la commune-mère, El Gourzi, Bounouara et les autres petits hameaux de la commune », ont-ils déclaré. La population déplore toujours ces projets détournés au profit de la commune de Ouled Rahmoune, après des années d'attente et de marginalisation. Les habitants d'El Gourzi parlent également de l'état déplorable des routes d'accès aux villages environnants et de l'insuffisance des moyens de transport suburbain, notamment vers El Khroub et Aïn M'lila. Les écoliers éprouvent d'énormes difficultés pour rejoindre leurs établissements à Ouled Rahmoune et El Khroub, et se trouvent même contraints de faire le pied de grue à la sortie du village, car les bus reliant Aïn M'lila à El Khroub sont interdits de passage dans la localité. A El Gourzi, il n'y a pas de maison de jeunes, ni de structures sociales ou culturelles permettant aux jeunes du village de s'épanouir. « A longueur de journée, nous écumons les cafés. Si ces derniers venaient à baisser rideau, on se retrouverait dans la rue du matin au soir », nous confie un jeune du village. Et d'ajouter : « Ils sont en train de semer la misère ; ils risquent de récolter la colère ».