En ce 16e vendredi, les manifestants à Mascara étaient unanimes à rejeter l'appel au dialogue du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. «Le discours de Bensalah est un non-évènement», nous dira Djamel Belleg, un activiste de Mascara. Et d'ajouter : «M. Bensalah nous appel pour dialoguer ! Avec qui ? Avec lui ? Ou avec le FLN et le RND ? Le peuple rejette purement et simplement le dialogue avec ceux qui l'ont trahi pendant des décennies. Oui au dialogue mais sans la issaba (bande).» De son côté un militant des droits de l'homme dira : «MM. Gaïd Salah et Bensalah appellent les militants du Hirak au dialogue. Oui, on est tous d'accord sur le principe du dialogue, mais pas avec les symboles du régime et les partis qui ont fait allégeance à Bouteflika notamment le FLN de Mohamed Djemai, le RND de Ahmed Ouyahia et TAJ de Amar Ghoul.» La marche a été entamée, juste après la prière du vendredi, depuis la place Emir Abdelkader, en plein centre-ville de Mascara. En parcourant les rues et les boulevards de la ville de Mascara, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah et au chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah ainsi qu'au Premier ministre, Noureddine Bedoui, «Bensalah et Bedoui dégagez» et «Gaïd Salah dégage.» Même les partis de l'Alliance présidentielle notamment le FLN et le RND et toutes autres organisations satellitaires gravitant autour du Pouvoir en place ont été, ce vendredi, la cible de la colère des manifestants qui réclamaient la purification de la scène politique, en scandant «FLN, RND, khawana (traitres)», «FLN, RND, dégagez» et «Chiyatine (Brosseurs) dégagez.» En outre, l'opinion publique à Mascara s'interroge sur le silence qui règne autour d'éventuelles affaires d'atteintes au foncier agricole, industriel et bâtiment, de dilapidation de denier public et autre corruption. «À ce jour, aucune enquête n'a été déclenchée sur les différentes affaires de cession des biens de l'Etat à des proches des anciens responsables et autres élus dans le cadre de l'investissement ! Du moins aucune information nous est parvenue à ce propos des pouvoirs publics», nous dira un sexagénaire avant l'entame de la marche qui s'est clôturée par l'hymne national.