C'est une bonne nouvelle que la direction de l'hydraulique a communiquée aux Témouchentois à travers un point de presse : l'hydre de la soif pour cet été est écartée. Elle l'est même pour un délai de dix mois, soit jusqu'à la prochaine saison des pluies, celle de la reconstitution des réserves hydriques. En effet, le niveau d'eau de la station de Dzioua est passé de 1,6 million de m3, relevé le 27 février, à 4 millions, pour une capacité de stockage de 13 millions. Ceci s'est réalisé grâce à quelques crues et surtout grâce à des lâchers opérés à partir du barrage de Boughrara captés par la prise en Basse Tafna. Il est même probable que le niveau de la réserve atteigne 5 millions grâce à de nouveaux lâchers. Pour le détail, il y a lieu de savoir que c'est 55% des eaux lâchées en amont qui peuvent être récupérés par la prise Basse Tafna. Il y a également lieu de savoir que ce n'est que la partie inférieure des eaux de Boughrara qui est polluée et que les approvisionnements effectués l'ont été sur sa lame supérieure mesurant dix mètres de hauteur. A cet égard, le DHW a produit des photos d'anguilles capturées vivantes au niveau de la prise, ce qui tend à attester que l'eau captée n'est pas malsaine. Une attrayante perspective Cependant, ces nouvelles perspectives d'un été sans soif ne seront tenues que sous une sérieuse réserve. En ce sens, il faut espérer qu'Oran, la grande voisine, n'abuse pas de son droit d'aînesse au détriment de Aïn Témouchent. En effet, en période normale, elle est, elle aussi, alimentée par Dzioua pour étancher son inextinguible soif. Pour d'aucuns, il lui suffit, pour ne pas gêner Aïn Témouchent, de réussir à tirer enfin un meilleur parti de la nappe de Brédéah. Pour l'avenir, la future station de dessalement d'eau devant résoudre les problèmes d'eau d'Oran et de Aïn Témouchent, grâce à ses 150 000 m3/jour, il est annoncé que ses travaux de réalisation débuteront en juillet/août prochains pour s'achever début 2007. A cette échéance, les 66% de la population de la wilaya de Aïn Témouchent dont l'approvisionnement dépend de Tlemcen, ne seront plus soumis aux aléas de la pluviosité. Cependant, d'ici cette attrayante perspective, la wilaya de Aïn Témouchent est tenue de rééditer le pari qu'elle a réussi dans la rénovation du réseau d'adduction en réalisant également celui de la rénovation du réseau de distribution dont les fuites sont estimées entre 40 et 45% de la quantité d'eau distribuée. Aussi, la mise en application de la vérité des prix sur le mètre cube d'eau dessalée a-t-elle placé la mise à niveau du réseau de distribution au rang de priorité absolue. Il y a, cependant, lieu de savoir que celle du réseau du chef-lieu de wilaya a déjà été réalisée, que celle d'El Malah a atteint un taux de réalisation de 80% pour 70 millions de DA et que celle de Béni Saf est à 30% pour 60 millions de DA. En 2005, les réseaux de Hammam Bou Hadjar et d'El Amria sont au programme pour, respectivement, 80 millions et 90 millions de DA. De la sorte, les réseaux des principales agglomérations auront été rénovés. Ceux des localités de moindre importance sont projetés pour les années suivantes.