Dans un contexte politique mouvementé, 674 831 candidats sont appelés, dès aujourd'hui, à passer les épreuves du baccalauréat sur le territoire national. Un examen crucial qui se déroule sous haute surveillance. En effet, le baccalauréat, c'est aujourd'hui. Un examen que bon nombre d'observateurs considèrent comme une carte politique par excellence. C'est du moins ce que pense Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), qui considère que l'Etat utilisera probablement ces épreuves comme carte d'apaisement du mouvement populaire. «Comme cela a été fait pour le BEM, les sujets d'aujourd'hui risquent fort d'être très abordables. Le but est d'avoir un taux de réussite très élevé au vu d'acheter la paix sociale. Vu le contexte actuel, il s'agit d'un examen politique», déclare notre interlocuteur. Malgré cela, les problèmes restent les mêmes. Il cite la durée de 5 jours, considérée très longue pour les élèves, et aussi l'absence de climatiseurs dans bon nombre de centres d'examen dans les wilayas du Sud. En plus de ces deux points, il y a le risque omniprésent de fuite des sujets. Sur ce volet, le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, avait annoncé dernièrement, lors d'une conférence de presse, la dotation des annexes de l'Office national des examens et concours (ONEC) d'appareils de brouillage. Cette contribution du ministère de la Défense nationale vise, selon lui, à sécuriser les sujets et garantir la crédibilité de cet examen . Contrairement aux années précédentes, il ne devrait pas y avoir de coupure d'internet. Les plus grands efforts sont concentrés sur les sujets à l'intérieur comme à l'extérieur des annexes de l'ONEC. La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a mobilisé 18 000 policiers à travers le territoire national pour assurer cette tâche. Ils seront déployés au niveau des périmètres extérieurs des centres d'examen, assureront l'acheminement et la distribution des sujets à travers tous les centres (2339 au total) et le transport des copies vers les centres de correction. Pour lutter contre la triche et la fraude électronique, M. Belabed avait évoqué le projet de reformulation des questions de manière à ne pas trouver de réponse sur le Net. Pour les autres mesures relatives au baccalauréat, aucune modification n'a été apportée. La demi-heure pour les retardataires est toujours de mise. Il en est de même pour les deux sujets au choix. Il est également prévu la mobilisation de bus pour les élèves qui résident dans des zones enclavées. Cette année également, le personnel ayant travaillé dans la réalisation et l'impression des sujets sera rémunéré dès la fin des examens. Il n'aura plus à attendre la rentrée sociale pour recevoir cette prime. Pour rappel, sur le nombre total des candidats, il y a 411 431 scolarisés et 263 400 libres. Selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, plus de la moitié des candidats serait des filles. Pour la capitale, ils sont 58 000 inscrits, dont quelque 20 000 candidats libres, à être concernés par cette nouvelle session du bac. Les résultats devraient être connus vers le 20 juillet prochain.