Priorité à la lutte contre la corruption. L'orientation est bien donnée par le directeur général des douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, hier à l'ouverture dans la ville de Ghardaïa de la 4e conférence nationale des cadres des Douanes dont les travaux se poursuivront demain. Ghardaïa. De notre envoyé spécial Le moment est, certes, choisi : plusieurs douaniers ont été arrêtés et présentés devant la justice ces dernières semaines pour leur implication dans des affaires de corruption. « Une enquête est ouverte. La justice fait son travail. Celui qui a fait quelque chose le payera », tonne-t-il, promettant une lutte implacable d'abord « à l'intérieur » du corps des Douanes. Nous n'avons plus de complexe et nous avons décidé de responsabiliser les cadres dirigeants à tous les niveaux pour qu'ils fassent davantage attention à la corruption dans les services qu'ils dirigent », précise-t-il aux journalistes, en marge des travaux de la conférence. Convaincu de la nécessité de multiplier les efforts pour juguler ce phénomène, M. Bouderbala insiste sur le rôle des cadres douaniers qui doivent, selon lui, s'impliquer davantage. Le DG des Douanes n'ignore pas que les conditions de vie des agents douaniers méritent d'être améliorées. Il rassure ainsi que le statut particulier, finalisé, organisant la profession est de nature à offrir suffisamment de protection aux agents douaniers et va également les inciter à travailler mieux et plus. M. Bouderbala ne cache pas sa satisfaction quant aux résultats concrétisés depuis le lancement en 2007 du programme de la mise à niveau de l'administration des Douanes. Les travaux de la 4e conférence nationale des cadres sont consacrés à l'évaluation, à tout point de vue, de ce vaste programme de modernisation. Mais aussi, ils permettront aux cadres réunis de lancer la réflexion sur l'élaboration d'une stratégie durable garantissant plus d'efficacité et de performance, souligne le DG des Douanes. De la contrebande à la contrefaçon en passant par le marché informel où tout s'écoule, le champ d'action des services des Douanes est à la fois vaste et complexe. « La modernisation de notre administration nous permettra de lutter plus efficacement contre toute sorte de trafic et de corruption et permettra à notre institution de retrouver toute sa crédibilité », affirme-t-il devant les cadres douaniers. Cette réforme a été opérée à tous les niveaux. Elle a permis, entre autres, la mise en place d'un organigramme nouveau dans lequel on trouve une inspection générale qui s'occupe uniquement du contrôle des services et des marchandises. Ce programme de mise à niveau a également permis l'introduction de nouvelles méthodes de travail et de gestion de l'institution basées sur la transparence, l'éthique et le développement des ressources humaines. Aussi, estime M. Bouderbala, le nouveau code des Douanes donne plus d'efficacité à l'action de l'institution. Ce nouveau code accorde des avantages salariaux aux agents dans le but de les prémunir un tant soit peu contre la corruption. Selon M. Bouderbala, l'effectif des douanes a atteint cette année 20 000 agents, considérant que l'objectif assigné est atteint. Il assure que 1500 agents seront formés chaque année pour augmenter les capacités d'intervention et la couverture du vaste territoire national. M. Bouderbala a fait état d'une « formation spécifique » dispensée pour les agents devant travailler dans le Sud. Cette formation spéciale est à même de répondre, affirme-t-il, aux besoins des régions désertiques. Pour le DG des Douanes, l'étape de la modernisation « a été menée à bien ». « On va s'éloigner de la gestion approximative de l'action administrative et bureaucratique pour fonctionner selon les critères des entreprises », indique-t-il.