Après leur condamnation en première instance par le parquet de Hassi Messaoud à deux ans de prison et 500 000 DA d'amende, l'affaire des syndicalistes de l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) sera examinée le 18 mai prochain par la cour de Ouargla. Cette affaire, qui a défrayé la chronique l'été dernier suite à l'enquête menée par la brigade économique de Ouargla, n'a pas encore révélé tous ses secrets à en croire des sources proches de l'affaire. Le parquet de Hassi Messaoud, qui avait requis cinq ans de prison à l'encontre de Z. Z., secrétaire général du syndicat d'entreprise de l'ENTP et membre du bureau de la Fédération nationale des hydrocarbures ainsi que Z. M., chargé de l'organique au sein du bureau du syndicat de l'ENTP, et O. S., gérant de la SPA Algerie Petroleum Services (ALPESE), société-écran créée par le syndicat de l'entreprise avec l'argent des œuvres sociales, a affiché son insatisfaction quant à la première condamnation jugée trop légère comparativement aux griefs retenus contre les inculpés. Il s'agit de dilapidation de deniers publics et d'infraction à la réglementation du code des marchés publics. Les travailleurs de l'ENTP que nous avons pu rencontrer récemment estiment pour leur part qu'au-delà de la condamnation de la justice, c'est une réaction ferme de la centrale syndicale de l'UGTA qui aurait dû mettre fin aux agissements des indus syndicalistes. Selon nos interlocuteurs, « non contents de leur condamnation qui les discrédite aux yeux des travailleurs, ces syndicalistes, qui ont imposé pendant plus de 18 ans leur diktat à l'entreprise et poussé le bouchon trop loin, voulaient à tout prix continuer à profiter des avantages de leur statut y compris des dépenses faramineuses en frais d'hôtellerie et de restauration dans la capitale ». Dans l'intervalle séparant les deux procès, ils se seraient même hasardés à organiser des élections que les travailleurs ont réussi à annuler grâce à une pétition adressée à la représentation locale de l'UGTA ainsi qu'une demande de suspension à titre conservatoire adressée à Sidi Saïd le 12 avril dernier. Les représentants des travailleurs déplorent le fait que cette demande soit restée sans suite au moment où la direction générale de l'ENTP attend la confirmation du premier jugement pour pendre les mesures administratives adéquates. Pour rappel, la constitution de la société-écran Alpese dont les statuts ont été établis et authentifiés par un notaire de Ouargla, actuellement en prison, remonte à 2002. Cinq membres du syndicat d'entreprise, cinq autres du comité de participation ainsi qu'un membre du conseil d'administration représentant les travailleurs, tous adhérents de l'UGTA, ont alors créé une entreprise « publique » multiservices sous l'égide de l'UGTA à caractère social et économique dont le capital social de 1 million de dinars a été prélevé sur le fonds des œuvres sociales de l'ENTP. Le capital social ainsi que les bénéfices cumulés durant l'activité de ladite entreprise se sont évidemment volatilisés tandis que cette dernière continue à exister, enfreignant les lois de la République.