Chez les diabétiques, les complications sont dues au taux de sucre dans le sang qui reste trop élevé pendant des années. Quels sont les moyens dont dispose le médecin pour évaluer ce taux et sont-ils disponibles chez nous ? Il faut rappeler que chez un diabétique, le taux de sucre est élevé aussi bien à jeun et entre les repas qu'après les repas. Au bout de plusieurs années, les artères qui nourrissent tous les organes finissent par « s'encrasser » et se boucher, d'où les complications du diabète. L'objectif du traitement est de ramener le taux de sucre à des valeurs aussi proches que possible de la normale, afin d'éviter ces complications. Ainsi, les bénéfices du traitement ne sont pas immédiats mais à long terme : on traite aujourd'hui pour préserver l'avenir et ce traitement doit être permanent à vie. De très nombreuses études ont démontré qu'un traitement intensif abaissant le taux de sucre à des valeurs normales diminuait de façon très significative le risque de complications vasculaires du diabète. Comment évaluer l'efficacité d'un traitement et qu'un malade a des taux de sucre satisfaisants ? Le moyen le plus simple est de mesurer souvent le taux de sucre, en particulier le matin au réveil et avant et après les repas. Ces mesures peuvent être réalisées par le malade lui-même grâce à de petits appareils qu'on appelle lecteurs de glycémie, disponibles sur le marché algérien. L'achat de l'appareil est à la charge du patient ; les bandelettes pour mesurer le taux de sucre sont remboursées par la sécurité sociale. Ainsi, le malade peut contrôler à tout moment si son taux de sucre est élevé ou normal : c'est ce qu'on appelle l'auto-surveillance. A côté de cette auto-surveillance, le médecin dispose d'un paramètre biologique qu'on dose dans le sang appelé « hémoglobine glyquée » ou HbA1c, qui nous donne la moyenne du taux de sucre pendant les 3 mois qui ont précédé le dosage. L'hémoglobine est une protéine contenue dans le globule rouge du sang, dont la fonction essentielle est de transporter l'oxygène que nous respirons jusqu'aux tissus pour qu'ils puissent fonctionner. A côté de cette fonction, cette protéine a aussi la propriété de fixer et de se charger en sucres contenus dans le sang chaque fois que leur taux augmente. Le dosage de cette hémoglobine chargée en sucres renseigne le médecin de façon très précise sur le bon ou le mauvais contrôle du diabète sur les trois mois précédant le dosage. Cependant, il existe une trentaine de techniques de dosage de ce paramètre et seules quelques-unes sont validées et standardisées par les instances scientifiques internationales, parce qu'elles donnent des résultats fiables. D. A. : Endocrinologue, diabétologue à la clinique