La tension était, hier, perceptible à Beni Ilmane, dont la population, traumatisée par le séisme d'avant-hier, reste grandement livrée à ses conséquences. « Nous ne voulons voir ni le ministre ni le wali. Nous voulons des tentes ! », ont scandé des jeunes au moment où Djamel Ould Abbès et Daho Ould Kablia, respectivement ministre de la Solidarité nationale et ministre délégué aux Collectivités locales, étaient sur les lieux du séisme. Les secours tardent à s'organiser malgré les promesses. Les citoyens, pour la plupart démunis, ont besoin d'être rassurés. Terrifiées par les différentes répliques du tremblement de terre de vendredi dernier, les familles ont fui leurs maisons pour passer la nuit dehors à la merci du froid et des dangers. L'on a ainsi érigé des abris de fortune pour se protéger contre les rigueurs soudaines du climat. « A défaut de tentes, les sinistrés ont opté pour ce procédé dans tous les quartiers du village. Toutes les familles ont passé la nuit à la belle étoile. La couverture sanitaire reste également insuffisante », fulmine Ali Djadja, membre de l'APC actuelle et ex-P/APC de la commune de Beni Ilmane. Une autre source au niveau de la commune affirme que près d'un millier de tentes seraient nécessaires dans un premier temps, mais, actuellement, 180 seulement étaient prêtes à la distribution. Les familles sont livrées à elles-mêmes également en matière d'approvisionnement en denrées alimentaires, ajoute-t-il en substance. « Cela fait plus de 36 heures que nous et nos familles sommes sans aucune protection, sans eau et sans nourriture, sauf pour les deux baguettes et la bouteille d'eau qui nous ont été livrés », dira Sayaâ Saâd, président de l'association La Concorde. Selon des informations recueillies sur place, la distribution, à supposer que la quantité des denrées soit suffisante, se heurte à des problèmes qui compliquent la tâche du Croissant-Rouge algérien et des différents intervenants sur le terrain. Les deux ministres sont arrivés vers 12h30 à Beni Ilmane et ont été accueillis par une population excédée par les retards dans la distribution des tentes lesquelles semblent représenter un véritable casse-tête pour les autorités de wilaya.