Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de « Lahla Izid Aktar » un beau travail théâtral qui a réuni autour du texte de l'écrivain et dramaturge Bouziane Ben Achour, le metteur en scène Azzedine Abbar et le comédien Ahmed Khal. Cet artiste, se sentant revigoré par les incessants applaudissements d'un public nombreux venu assister à cette nouvelle production du TRO, a excellé dans le rôle d'un jeune en mal d'accession à un rang honorable dans la société dans laquelle il vit. La symbiose, qui liait l'écriture scénique à celle de l'auteur, était tellement apparente que ce one-man-show de bonne facture n'a pas laissé le public indifférent à cet assemblage d'idées des deux façonneurs de la pièce. Cela s'est ressenti par les commentaires plutôt positifs livrés par les fans du théâtre à la fin du spectacle. L'histoire que raconte la pièce, qui paraît classique, ne l'est en fait point. Elle décrit avec « trois mains » de maître la farouche ambition d'un jeune étudiant ayant décroché son diplôme de sociologue. Ne trouvant pas de débouché, il se met à la recherche d'une gloire à travers une adhésion à un parti politique ou par des écrits journalistiques publiés dans un « canard » qui l'aurait éventuellement recruté. Son aveugle désir le pousse même à la diffamation pour se voir convoqué par le parquet dans le but d'être incarcéré et, du coup, voir son nom paraître dans la presse comme étant un héros de la plume. Il s'est finalement laissé étourdir par le mirage de la célébrité car le héros…. de la pièce, que l'auteur a nommé Kada Boudjellal, n'est finalement qu'un vulgaire vendeur de cigarettes à la sauvette qui active dans un mode social impitoyable. Un flash-back réussi. Le jeu scénique et la mise en scène aussi.