Plus d'un an après la remise des clés aux acquéreurs, la cité des 80 Logements LSP de Béni Amrane, une commune située au sud-est de la wilaya de Boumerdès, est dépourvue de toutes les commodités. Cette cité n'est alimentée ni en électricité, ni en eau potable et encore moins en gaz de ville. « Il est aberrant d'attribuer des logements, réalisés à coûts de milliards, sans qu'ils ne soient dotés du strict minimum en termes de commodités », s'indignent les résidents. Pour ne pas rester dans le noir, les 15 familles qui s'y sont installées s'alimentent en électricité à partir de la ligne mise en place au début du chantier pour les besoins des travaux. « Heureusement pour nous qu'on n'a pas coupé cette ligne après la réception du projet. Néanmoins, on a failli la suspendre suite à un différend lié à la facture de consommation entre le maître de l'œuvre et Sonelgaz. Suite à quoi nous nous sommes engagés auprès de la Sonelgaz à nous acquitter des frais d'électricité que nous consommons. Depuis, toutes les familles installées ici contribuent au paiement des factures », affirment nos interlocuteurs. Le mal-vivre de ces citoyens est aggravé par l'absence d'aménagement urbain dans la cité. De ce fait, l'accès y est des plus pénibles, notamment en jour de pluie, en raison de la présence encore sur les lieux des débris du chantier et de masse de terre. Les habitants de la cité se plaignent également de la stagnation des eaux usées se déversant d'un égout éclaté à proximité de deux bâtiments. Leur inquiétude va crescendo à l'approche de l'été, car cette saison est propice à la propagation de maladies dans les endroits insalubres et durant laquelle l'odeur nauséabonde devient insupportable. D'autant plus que l'égout en question se trouve tout près de la conduite alimentant le site des chalets en eau potable. Ce qui accroît le risque d'apparition de maladies à transmission hydrique. A tout cela s'ajoute le problème de glissement de terrain dans la cité. Un véritable danger sur la stabilité des bâtiments si l'on ne prend pas les mesures adéquates dans l'immédiat. Face à ce cadre de vie incommode, sauf un cinquième des appartements est occupé. Seules les familles n'ayant pas un toit où s'abriter y sont installées. Dans ces conditions misérables, les résidents de cette cité se disent las des promesses sans lendemain des pouvoirs publics quant à la prise en charge de leurs doléances.