L'achèvement du projet des 274 logements sociaux participatifs (LSP) d'El Kseur accuse un énorme retard. Entrepris par l'Office de promotion et de gestion immobilière de Béjaïa (OPGI), ce programme qui a débuté en mois d'avril 2006 ne sera sûrement pas prêt pour la fin de l'année en cours comme prévu. La remise des clefs aux propriétaires a été promise initialement pour le mois de juin dernier, puis reportée à la rentrée sociale et au jour d'aujourd'hui les acquéreurs craignent le pire. Le pire serait que le conflit qui existe demeure et que cette cité ne verra jamais le jour. Le problème réside dans la présence de constructions, illicites pour la plupart, qui gênent le raccordement de la cité au gaz, électricité et au réseau d'AEP. « Une partie de ces logements est finie et réceptionnée depuis une année et ces immeubles se détériorent car inhabités » raconte l'un des bénéficiaires, rencontré lors de l'assemblée générale de l'association de la cité des 274 logements, tenue la semaine dernière à El Kseur. Et d'ajouter : « Alors que l'OPGI ne nous a toujours pas octroyé ces appartements, l'endroit est devenu mal fréquenté. » Les membres de l'association de cette cité montrent d'un doigt accusateur les services de l'OPGI de Béjaïa. « L'OPGI n'a pas respecté ses engagements. Nous avons payé ces logements et maintenant nous voulons y habiter » crie-t-on à ladite réunion. D'un autre côté, la réalisation du bloc B2 de cette cité n'est pas entamée à ce jour. Ce bloc, qui contient dix logements, a été gelé par les services de l'OPGI afin de réaliser le reste de la cité. Les membres de l'association des acquéreurs se sont réunis le 18 octobre dernier avec les autorités locales au siège de la daïra d'El Kseur pour trouver une solution à ce blocage. Il a été décidé, entre autres, à ce que la SUC et la DUC d'El Kseur fassent en sorte que l'entreprise, chargée d'alimenter ladite cité en eau potable, commence les travaux le plus vite possible. Rien de cela n'a été fait. Interrogé sur la lenteur prise dans les travaux de finition et l'attribution de ces logements, le premier responsable par intérim de l'OPGI de Béjaïa, M. Guidoum, estime que « l'attribution de ces logements ne tient pas qu'à l'OPGI et que ceci ne peut se faire sans les commodités nécessaires (gaz, électricité et AEP). » Selon notre interlocuteur, « l'état d'avancement des VRD (voies et réseaux divers) est à 80%. » Les 20% restants concernent surtout des travaux liés à Sonelgaz. Pour ce qui est du bloc B2, dont l'entreprise de réalisation était retenue depuis deux ans, « il sera relancé incessamment », selon le responsable de l'OPGI. « La remise des clefs sera pour la fin de l'année en cours à l'exception du bloc B2 » rassure M. Guidoum. Par ailleurs, les « baraques » qui servent de petit commerce pour leurs propriétaires bloquent le passage pour une partie des 274 logements. Ceci compromettra la délivrance du certificat de conformité pour ces battisses. Ces constructions demeurent un point noir pour le programme de ces logements, bien qu'une décision de justice portant sur leur démolition ait été rendue. Contacté par téléphone, le président de l'APC d'El Kseur, M. Lounis Abdelouahab, nous déclare que « des solutions seront trouvées pour ce problème. » Selon nos informations, l'APC veut acheter des locaux pour les propriétaires desdites constructions au sein même de la cité 274 logements. L'OPGI, pour sa part, se dit prête à avantager cette dernière par rapport aux prix. Beaucoup parmi les acquéreurs des 274 logements sont dans des situations précaires en attendant que les instances concernées règlent enfin leur cas. « Je suis en train de rembourser le prêt que j'ai obtenu pour payer le logement, pourtant je suis toujours locataire chez un privé et mon loyer est une charge en plus » témoigne l'un des bénéficiaires. L'association des acquéreurs de ces 274 logements espère mettre un terme à ce litige en tenant une séance de travail avec les services concernés et le wali de Béjaïa. Ellea adressé une demande d'audience au wali mais celle-ci demeure sans réponse. Une autre assemblée générale de l'association a été programmée. « S'il s'avère d'ici là qu'aucune évolution n'est constatée, nous passerons aux actions radicales » menace l'un des futurs habitant de la cité 274 logements.