De nombreuses personnes souffrent d'allergies respiratoires périodiques sans en être conscientes. Selon des statistiques mondiales, un nouveau-né sur sept développe une allergie. A Béjaïa, 20 % des patients qui consultent les ORL présentent des manifestations d'allergies. Sans compter ceux qui attendent à ce que les symptômes disparaissent tous seuls. Une période qui peut aller jusqu'à huit mois et qui dépend directement du temps que prend la pollinisation. Les campagnes d'information sur cette maladie font défaut dans la région. Les autorités concernées ne semblent pas être soucieuses devant ce manque de communication qui peut s'avérer dangereux. « Au début, je pensais que j'étais enrhumé mais un ami m'a conseillé d'aller voir un ORL et depuis, je vais beaucoup mieux » témoigne Aïssa, allergique depuis deux ans. Par une prise en charge médicale, il ne s'agit pas uniquement d'améliorer le quotidien du patient, mais aussi et surtout, prévenir une maladie respiratoire grave, à savoir l'asthme. Au volet curatif, 80 % des malades sont stabilisés par un simple traitement, généralement d'une durée de deux mois, à condition que celui-ci soit respecté. Est-ce que le nombre des malades est proportionnel à la quantité du pollen dans une région quelconque ? Le Dr. Djamel Iouknane, médecin spécialiste en ORL et chirurgie cervico-faciale audiométrie, nous a répondu que ces deux phénomènes ne sont pas liés. Contrairement aux idées reçues, les villageois ne sont pas plus exposés aux allergies respiratoires que les citadins. La réalité est totalement inverse. Pour le Dr. Iouknane, il y a deux raisons qui expliquent ceci : « La première est que les centres urbains sont les plus pollués. L'air qu'on respire n'est donc pas pur, ce qui fragilise l'arbre respiratoire. La seconde réside dans le mode d'habitations dans ces villes où le manque d'aération fait que l'individu respire davantage les poussières domestiques, ce qui provoquent habituellement des allergies apériodiques, et les allergènes aéroportés ». Pour ce qui est des facteurs naturels qui accentuent le phénomène dans la région de Béjaïa, l'humidité est l'unique élément qui favorise l'exposition de l'individu aux allergènes. Pour une meilleure prise en charge, notamment au volet préventif, il est recommandé d'identifier l'allergène impliqué. Pour ce faire, il existe des tests cutanés que l'on peut effectuer chez un allergologue, un pneumologue ou un ORL qui a reçu une formation spécialisée. L'on cible dans lesdits tests les allergènes les plus fréquents. A Béjaïa, les pollens qui provoquent ces réponses immunitaires démesurées proviennent essentiellement de l'olivier (fin avril et début du mois de mai) et du cyprès (en été). D'autres encore, tels que les graminées et les quatre céréales y sont inclus dans les tests. « Être allergique au pollen d'un arbre quelconque ne signifie pas qu'on ne peut manger ses fruits » tient à préciser Dr. Iouknane. Quant aux prises en charge dans les établissements hospitaliers publics, celle-ci reste à désirer. Mise à part une consultation dans l'un des rares hôpitaux où se trouvent des spécialistes, aucun autre service n'est assuré. « Les tests sont introuvables dans les hôpitaux » nous renseigne un cadre dans le secteur de la santé. Pour faire barrage aux allergies respiratoires qui semblent toucher de plus en plus de personnes chaque année, il faudra, d'après des initiés, s'occuper définitivement de l'urbanisation anarchique et faire en sorte que les nouvelles battisses soient aérées. Les éboueurs, de leurs côtés, doivent être vigilants lorsqu'ils incinèrent les déchets ménagers, car les gaz toxiques, dégagés par les ordures, ne font qu'accentuer les allergies. Il est aussi primordial de veiller sur notre environnement et éviter les pollutions atmosphériques.