La FIFA a bien manœuvré dans le dossier des incidents du Caire, concernant le caillassage du bus de l'équipe d'Algérie le 12 novembre 2009. Après plus de 6 mois d'attente, la FIFA a enfin rendu son verdict, à savoir une suspension du terrain du Caire pour 2 matches et une insignifiante amende financière infligée à la fédération égyptienne. Cette décision n'est pas une surprise, sauf pour ceux qui pensaient que la FIFA avait des scrupules. La sentence prononcée, mardi soir, a tout balayé. El Watan avait prédit cette issue dans ses nombreux articles consacrés à cette affaire. Dans des conditions normales, loin de tout calcul et parti pris, la suspension de l'Egypte serait intervenue quelques heures après le grave incident de l'Iberhôtel. Dans d'autres circonstances et avec d'autres acteurs, par exemple des Européens victimes de tels actes, la FIFA aurait eu la main lourde. Il ne faut pas perdre de vue un facteur important. C'est toute une délégation de footballeurs venus disputer un match organisé sous l'égide de la FIFA qui a été agressée. Les textes de cette structure sont pourtant clairs en la matière. L'équipe hôte est responsable de la sécurité des visiteurs avant, pendant et après la rencontre. Le préjudice provoqué par cette agression était grand. Des joueurs algériens ont été blessés physiquement, donc ils étaient diminués avant le rendez-vous décisif. La FIFA n'a nullement tenu compte de ce paramètre. Son unique souci dans cette affaire, c'était de gagner du temps, retarder l'échéance au maximum pour enfin statuer lorsque toute l'attention des Algériens sera focalisée sur la proximité de la Coupe du monde. Pour rappel, la FIFA avait adopté une tout autre posture dans l'affaire des incidents survenus sur le terrain, qui ont émaillé la rencontre Turquie-Suisse comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2006. Le comportement antisportif de quelques joueurs turcs vis-à-vis des compatriotes du président de la FIFA, Joseph S. Blatter, a valu à la Turquie une très lourde sanction financière plus une autre sportive, puisque les coéquipiers de Hakan Sukur ont été contraints de disputer des matches en Allemagne. Petite consolation pour l'Algérie. A la faveur de cette timide sanction, la FIFA inflige un cinglant démenti aux allégations égyptiennes qui ont longuement prétendu que les Algériens avaient monté ce scénario. Sur ce point précis, la vérité a, enfin, éclaté. Maigre consolation quand même par rapport à la gravité de la situation qui a prévalu le 12 novembre 2009 au Caire. A présent, Joseph S. Blatter a la conscience tranquille. Il peut se consacrer à la course pour le 5e mandat à la tête de la FIFA.