Les attributions de logements sociaux continuent d'alimenter la colère de la population de Constantine. Des centaines d'habitants ont protesté, hier matin, pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «dépassements de l'administration», ciblant les services de la daïra. Des sit-in ont été tenus devant le siège de la Société d'architecture et d'urbanisme (SAU) à la zone industrielle Palma, devant le cabinet du wali et devant le siège de la daïra de Constantine, au boulevard Belouizdad. Les protestataires en colère ont demandé l'ouverture d'une enquête sur la dernière liste de 2 800 bénéficiaires, affichée le 17 juillet en cours. La liste en question devrait concerner ceux qui détiennent des préaffectations, issus de plusieurs quartiers de la ville, notamment le Chalet des Pins, Bab El Kantara, El Gammas, Sidi Mabrouk et Salah Boudraâ. Les protestataires se disent exclus «frauduleusement» par l'administration, bien qu'ils possèdent des préaffectations, datant de 2006. «Nous demandons une enquête sur ces attributions. Il est temps de mettre fin au détournement du logement social, qui devrait être destiné aux familles nécessiteuses. Malheureusement, plusieurs bénéficiaires n'habitent pas la commune de Constantine et possèdent des biens ailleurs. Nous avons des noms et des preuves sur ces personnes. Comment ont-ils obtenu ces appartements ? Le pseudo fichier national n'est que de la poudre aux yeux, du moment que le chef de daïra et l'administration sont capables de changer les résultats», a dénoncé un citoyen rencontré devant le siège de la daïra. Les manifestants ont également demandé l'ouverture d'une enquête sur les agissements du chef de daïra et les attributions qu'il a octroyées à d'indus bénéficiaires, accusant l'administration de jouer au pyromane. Il est à signaler par ailleurs qu'un autre groupe de citoyens a tenu un sit-in non loin du siège de la daïra pour réclamer l'intervention du wali. Il s'agit de commerçants de la cité Daksi Abdessalem. Ces derniers affirment avoir bénéficié d'attributions au niveau du marché de l'Hippodrome en 1999, mais ils n'ont jamais eu de locaux. Pourtant, selon leurs dires, ils avaient payé à l'époque une redevance de 45000 DA. «Nous avions été exclus abusivement à l'époque et nous n'avions jamais bénéficié d'un local ailleurs. Nous demandons l'intervention du wali afin de prendre notre cas au sérieux», ont-ils déclaré.