L'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou a réagi, hier, à la situation de blocage à laquelle fait face depuis plusieurs jours l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) en dénonçant «un crime économique et social». Implantée dans la zone industrielle Aïssat Idir de Oued Aïssi, à une dizaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, ce fleuron de l'industrie est confronté à l'indisponibilité de crédits en raison du blocage au niveau de la BEA (Banque extérieure d'Algérie). La production se retrouve suspendue et les travailleurs contraints au congé forcé depuis le début du mois en cours. Dans une déclaration rendue publique, l'APW pointe ainsi le silence des responsables quant à la situation de l'entreprise et «dénonce énergiquement le laxisme des pouvoirs publics et des autorités concernées». «Le blocage des crédits d'exploitation et d'approvisionnement de l'entreprise par la banque depuis le début de l'année, aggravé récemment par le blocage des autorisations d'importation des matières premières, a paralysé complètement sa production», rappelle le document signé par le président de l'APW, Youcef Aouchiche. Il souligne ainsi la situation des travailleurs au sein de l'entreprise devenue très précaire. «Cela a anticipé par voie de conséquence des départs en congé de plus d'un millier de travailleurs. L'entreprise se retrouve pratiquement dans une situation de chômage technique. Pire encore, cette situation peut provoquer à très court terme la fermeture complète de l'entreprise et la mise au chômage de 1735 ouvriers», lit-on dans le communiqué, qui prévient que «l'APW de Tizi Ouzou considère que la préservation des emplois et des entreprises publiques est une ligne rouge à ne pas franchir et n'acceptera jamais de faire payer au peuple et aux ouvriers les conséquences désastreuses d'une gestion irresponsable». L'Assemblée de wilaya, qui exprime sa solidarité avec la direction de l'Eniem et ses ouvriers, lance un «appel urgent à toutes les parties concernées, notamment les banques de domiciliation, pour débloquer la situation de l'entreprise qui dispose d'un carnet de commandes avoisinant les 200 milliards de centimes».