L'avocat et défenseur des droits de l'homme Salah Dabouz et le syndicaliste Hadj Brahim Aouf ne sont plus soumis à un contrôle judiciaire. Le juge d'instruction de la première chambre du tribunal de Ghardaïa a informé l'avocat que son affaire a été renvoyée, sans instruction, devant le tribunal correctionnel. «Le juge d'instruction de la première chambre m'a informé que l'affaire a été renvoyée devant le tribunal des délits et que de ce fait le contrôle judiciaire a été levé pour moi et Aouf», a précisé, hier, Me Dabouz, sur sa page Facebook. Arrêté le 7 avril dernier à Alger, l'avocat était soumis à un contrôle judiciaire qui l'obligeait à se rendre trois fois par semaine à Ghardaïa, alors qu'il exerce et habite dans la capitale. L'avocat, qui a été accusé dans la même affaire que le militant Kamel Eddine Fekhar, décédé en détention le 28 mai dernier, a décidé d'entrer en grève de la faim, cela fait depuis plus de 16 jours, pour dénoncer le refus de lever le contrôle par les instances judiciaires de Ghardaïa. L'enseignant et syndicaliste Hadj Brahim Aouf avait été libéré le 30 mai dernier après le décès de son codétenu Fekhar. Le comité de soutien à Me Dabouz s'est réjoui de cette «première victoire pour le défenseur des droits humains et avocat des sans-voix !» C'est une «première victoire pour toutes les militantes et tous les militants des libertés et de la démocratie ! La solidarité active avec Me Dabouz doit se renforcer et se poursuivre pour la levée de toutes les poursuites judiciaires à son encontre ! Maître Salah Dabouz en est à son 17e jour de grève de la faim ! Soutenons ce combat qui est le nôtre. La mobilisation doit se poursuivre pour la libération de tous les détenus d'opinion. Restons solidaires et déterminés», appelle Zazi Sadou, membre active de ce comité. De son côté, le bâtonnier de Tizi Ouzou, Salah Brahimi, s'est réjoui de la levée de la mesure judiciaire. «Nous nous réjouissons de la levée du contrôle judiciaire de notre confrère Me Salah Dabouz et remercions tous ceux qui ont œuvré pour cette juste revendication en attendant un non-lieu, une relaxe ou l'abandon des poursuites judiciaires et assurons notre confrère de notre soutien indéfectible, lui souhaitant un bon rétablissement», souligne le bâtonnier Me Brahimi, informant que le barreau de Tizi Ouzou sera présent en force dimanche prochain, 28 juillet, pour défendre les citoyens détenus à Chlef pour avoir brandi l'emblème amazigh. «Nous appelons nos chères consœurs et chers confrères à être présents lors de la marche du vendredi 26 juillet pour soutenir le mouvement citoyen et exiger la libération de tous les détenus d'opinion, surtout ceux arrêtés pour avoir brandi l'emblème amazigh. Aneddu anelhu alama yeghli udabu», poursuit-il. Malgré la levée de la mesure de contrôle judiciaire, Me Dabouz n'est pas résolu à suspendre sa grève de la faim, nous informait en fin de journée d'hier Raouf Raïs, coordinateur du comité de soutien à l'avocat. Deux militants MDS devant le procureur à Oran Deux militants du Mouvement démocratique et social (MDS) d'Oran, Mohamed Hadj Brahim et Nasser Boukhari, sont convoqués pour comparaître aujourd'hui devant le procureur de la République près le tribunal sis cité El Djamel à Oran. «Ils (militants) ont appris la nouvelle ce matin (hier) en allant voir le divisionnaire de la police pour réclamer le matériel saisi, propriété du MDS Oran, à savoir un mégaphone, des banderoles géantes, un drapeau national et un emblème amazigh. Le matériel a été saisi à leur arrestation pour quelques heures à la fin de la manif' du vendredi 28 juin avec 11 jeunes», détaille Abdelkrim Haouari, militant MDS sur sa page Facebook. Ce dernier appelle à la mobilisation pour la libération des détenus. «Mobilisons-nous demain devant le tribunal de la cité El Djamel, à Oran, pour exprimer notre soutien et notre solidarité aux militants Mohamed Hadj Brahim et Nasser Boukhari et pour que la justice à Oran, à travers le procureur de la République qui va interroger et écouter nos les militants de la démocratie, se prononce pour la défense des droits des citoyens à leurs libertés d'expression et de manifestation», met-il en avant, souhaitant la présence et le soutien des avocats du barreau d'Oran, qui affirment soutenir le hirak. Le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) réagit à l'arrestation en mettant en avant la duplicité du régime à l'occasion de cette affaire et d'autres. «Au moment où le régime/système parle de dialogue et met en exergue ses vertus civilisationnelles, il mène une politique répressive contre toutes les voix discordantes et contre toutes et tous ceux qui s'inscrivent à contre-courant de sa propre feuille de route (…). En mon nom et en celui du Parti pour la laïcité et la démocratie, nous exprimons notre soutien et notre solidarité indéfectibles aux camarades et à tous les détenus d'opinion», signale Mustapha Hadni, coordinateur du PLD.