Un nouveau conflit de travail « semble poindre » à l'usine ArcelorMittal, le syndicat ayant introduit une demande de conciliation auprès de l'inspection du Travail d'El Hadjar (Annaba) autour d'une plateforme de revendications socioprofessionnelles, a-t-on appris hier auprès du secrétaire général du syndicat. Ces revendications ont trait principalement à l'augmentation des salaires et aux mesures d'accompagnement liées à la mise à la retraite, a précisé Smaïn Kouadria au cours d'une conférence de presse. Il a ajouté que la direction générale d'ArcelorMittal Annaba « ne reconnaît pas et refuse les acquis obtenus par les travailleurs lors de la dernière tripartite gouvernement-UGTA-patronat et rejette les dispositions prévues par la convention collective de branches issue des négociations entre le SGP-Transolb et les fédérations UGTA du secteur industriel ». Des assemblées générales des travailleurs seront organisées « en cas d'échec de la conciliation », a encore affirmé M. Kouadria, soulignant que le syndicat « se prépare à toute éventualité, y compris le recours à la grève ». Le secrétaire général du syndicat d'entreprise a également estimé que la direction générale a « opéré un revirement total de sa position initiale par rapport aux engagements qu'elle a pris lors des réunions des 11 et 20 avril dernier à Alger ». La direction générale d'ArcelorMittal Annaba avait pour sa part soutenu, à l'issue d'une récente rencontre avec le syndicat d'entreprise, l'accord collectif (pacte d'entreprise) signé avec son partenaire syndical le 7 juillet 2009. Cet accord qui court jusqu'à la fin de 2010, régit en particulier les conditions d'évolution des salaires et indique les performances à atteindre, notamment en matière de productivité, a-t-on précisé à la direction générale. Les travailleurs de ce complexe sidérurgique avaient observé, en janvier dernier, un arrêt de travail qui avait duré 9 jours, le syndicat réclamant alors le lancement du plan d'investissement et la réhabilitation de la cokerie. L'usine ArcelorMittal Annaba emploie actuellement quelque 6000 travailleurs. Sa capacité théorique de production est de 2 millions de tonnes d'acier liquide par an.