« Si la vie des journalistes n'est pas mise en danger comme auparavant, de nombreux journalistes subissent la pression d'un harcèlement judiciaire », tel est le constat du groupe de travail sur la liberté d'expression en Afrique du Nord, WGFENA, sur la liberté d'expression en Algérie. Dans un rapport publié mercredi, le groupe de travail fait état des procès recensés contre les journalistes dans les pays de la région d'Afrique du Nord en 2009. Pas moins de 94 cas d'attaques graves dont 60 par voie judiciaire contre des journalistes et des médias dans les six pays de la région ont été enregistrés : 23 (dont 17 procès) au Maroc, 24 (dont 11 procès) en Tunisie, 11 (dont 7 procès) en Algérie, 19 (dont 18 procès) en Egypte, 8 (dont 5 procès) en Libye et 9 (dont 2 procès) en Mauritanie. « Ces attaques vont de la suspension des médias du fait de décisions judiciaires ou de lourdes amendes asphyxiantes, à l'emprisonnement des journalistes et blogueurs en passant par les arrestations arbitraires, les mauvais traitements, les campagnes de calomnies et les agressions physiques », précisent les auteurs du rapport publié mercredi sur Internet. S'agissant de l'Algérie, le WGFENA dénonce les lois répressives restreignant la marge de liberté des journalistes dans leur travail, comme le code pénal qui prévoit depuis 2001 des peines de prison ferme et des amendes excessives à l'égard des journalistes pour délit de diffamation, ainsi que la nouvelle loi (août 2009) sur la cybercriminalité visant à contrôler les sources de l'information. Pour illustrer cette situation déplorable en Algérie, une dizaine de cas de poursuites judiciaires à l'encontre des journalistes a été signalée, dont celui de Belkacem Belhamideche, directeur du quotidien Réflexions, condamné à six mois de prison ferme par le tribunal de Mostaganem, ou l'arrestation le 3 mai de journalistes pour avoir tenté d'organiser un sit-in devant le siège de la télévision publi