Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de la promotion et de la protection des droits de l'homme (CNCPPDH) est dans l'attente des éclaircissements du ministère de l'Intérieur pour agir quant aux « anomalies » enregistrées contres les Algériens aux frontières libyennes. « La commission n'a pas été saisie d'une manière officielle par les personnes qui seraient concernées par certaines mesures provocatrices. Mais j'ai eu des échos de ces anomalies. Depuis une semaine, j'ai donc saisi par écrit le ministère de l'Intérieur pour confirmation ou infirmation de la situation. Je suis toujours dans l'attente d'une réponse », nous a-t-il déclaré. Sans l'obtention de cette réponse du département de Zerhouni, Farouk Ksentini ne peut entamer des démarches afin de stopper « ces dépassements ». Si la situation le nécessite, Farouk Ksentini prévoit de se déplacer sur place, mais il se montre prudent : « Nous ne pouvons pas agir aussi rapidement étant donné que les relations entre les deux pays sont déjà délicates et ce n'est ni à la CNCPPDH ni même à notre Etat de les aggraver et de les perturber davantage. » La CNCPPDH veut également saisir la Ligue libyenne des droits de l'homme. La Libye qui vient juste d'être élue au conseil onusien des droits de l'homme aurait appliqué des mesures « anormales » sur les ressortissants algériens au poste-frontière de Ghadamès, de l'autre côté de la ville algérienne de Debdab dans la wilaya d'Illizi. En septembre 2009, les autorités libyennes ont décidé d'imposer une somme de 1000 euros pour tout citoyen algérien désireux d'entrer sur le sol libyen. Le poste-frontière de Ghadamès était le premier qui avait commencé d'appliquer cette décision. Les citoyens algériens ont résisté à cette nouvelle disposition inexpliquée à leurs yeux, et prise d'une manière unilatérale. Ce qui a privé des dizaines de familles algériennes d'aller voir leurs proches à Ghadamès.