Le calvaire des habitants de la cité Jerodan, communément appelée «Djebal Anwal», dans la ville de Tébessa, ne cesse de prendre de l'importance de jour en jour. Pour les riverains, inquiets de la situation catastrophique dans laquelle ils vivent, les difficultés auxquelles ils sont confrontés sont multiples et deviennent de plus en plus insupportables. Ce site, qui tire son nom de la société danoise qui l'avait construit dans les années 1980, était réputé par sa propreté. Il s'est transformé ces dernières années en un dépotoir à ciel ouvert. Des poubelles et des ordures ménagères cernent les immeubles. Les sacs éventrés jonchent le sol et des odeurs nauséabondes se dégagent à longueur de journée. Ceci sans parler des herbes sauvages qui poussent partout, formant un gîte favorable à la prolifération des insectes et d'autres bestiaux. Cette situation n'est pas seulement la conséquence du laxisme des responsables de la commune qui baignent toujours dans un sommeil profond, mais elle est due aussi à l'incivisme des habitants. Des comportements qui ont généré un état chaotique dans lequel se trouve l'une des plus anciennes cités de la ville de Tébessa. «La cité Jerodan fut habitée dans les années 1980 par des coopérants russes et vietnamiens qui enseignaient à l'université à cette époque, elle était très propre et organisée. Avec le temps, son cadre de vie s'est complètement dégradé. Après l'extension de la cité, certains riverains viennent, par incivisme, déverser leurs ordures anarchiquement, ce qui a créé plusieurs décharges sauvages», a fait savoir Toufik, un habitant de la cité. «Nous sommes exposés à un danger imminent qui menace notre santé, ainsi que celle de nos enfants», a ajouté un autre voisin. Devant cette situation, les habitants de Jerodan ne savent plus quoi faire malgré leurs multiples doléances adressées aux services communaux et aux autorités locales, mais en vain. En dépit de quelques efforts fournis pour améliorer le cadre de vie du citoyen par des actions de bénévolat pour le ramassage des ordures, beaucoup reste à faire. Cette situation n'est pas propre à cette cité, elle caractérise la majorité des quartiers de la ville. Cette dernière se clochardise, au grand dam de ses véritables citadins, qui vivent sur les bons souvenirs d'antan.