C'est dans une des salles spacieuses du palais de la culture que les nombreuses convives ont pu découvrir avec un grand ravissement la collection de la jeune Rym Widded Menaïfi, une collection aux multiples découpes, aux couleurs orientales, aux pierres étincelantes et aux broderies raffinées. Une trentaine de tenues, semblables aux mille et une nuits, ont été portées par des mannequins à la taille filiforme et à la démarche mesurée. A travers sa maison de haute couture Menouba, Rym a, avec le talent qu'on lui connaît, décliné des tenues sublimes. A travers l'intitulé de sa collection « Contraste », cette jeune styliste aux doigts de fée et à l'esprit créatif, a voulu mettre en exergue la différence des époques antérieures ayant caractérisé le monde. Comme une machine à remonter le temps, l'ingénieuse Rym a proposé un voyage à travers des époques révolues à jamais, mais où le costume a occupé une place de choix. En effet, dans cette garde-robe, on retrouve des costumes au style baroque, gothique, Charteston ou encore des années 19 40. Ce contraste entre les couleurs, les traditions et la modernité est sans cesse omniprésent. Rym se définit une grande nostalgique : « A travers toutes les époques, la femme était au summum de l'élégance et du chic. A titre d'exemple, dans les anciennes collections de Dior dans les années 1940-1945, les hanches étaient déjà bien marquées », indique-t-elle. Cette nouvelle collection se caractérise par une profusion de velours aux couleurs éclatantes. Rym explique que le style du créateur mûrit avec le temps. « A la longue, il finit par aimer ce qu'il voit. Son style s'aiguise au fil de ses créations ». Pour ce huitième défilé de mode en l'espace seulement de trois ans - qui pour Rym est un immense pas franchi dans sa carrière - elle a suggéré des tenues traditionnelles d'une beauté sereine. Décliné sous des formes et des découpes multiples, le karako s'est taillé la part du lion. Des karakos travaillés avec de sublissimes broderies aux nuances vives. Raffinés, boostés à coups de broderies, les modèles suggèrent une élégance certaine des coupes traditionnelles et où les finitions sont à la fois discrètes et fines. Rym Widded Menaïfi n'aime pas s'égarer dans des détails superflus, elle excelle dans la sobriété. Très subtile dans son approche des tenues traditionnelles algériennes, la styliste nous fait découvrir un des pans de son univers à essence de magie et de pureté. En véritable professionnelle, Rym Menïafi a jugé utile de baptiser chacune de ses tenues. Zayane est un magnifique kaftan en soie bleu glacé, brodé à la chaâra et perlé, seroual du même tissu, jupe en tulle à fleurs. Stamboulia est un autre karako composé d'un corset en velour aubergine, boléro en soie froissée changeante aubergine et gris, seroual court du même tissu, le tout brodé et perlé. Markuda est un gilet et burnous en sousti écru avec une broderie de Touggourt, porté sur un seroual court en dopions de soie noire. Le défilé s'est terminé en apothéose avec l'incontournable robe en satin de duchesse blanc, brodée à la fetla. Il est à noter que cette collection a été rehaussée d'accessoires précieux par des coiffes, des bijoux et des sacoches. Rym a dévoilé ses savants mélanges de matières et de couleurs, le tout brodé avec mille fils de couleurs.