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Hany El Bahairy. Styliste égyptien : « Ma couture allie tradition et modernité »
Publié dans El Watan le 29 - 05 - 2010

Un prestigieux défilé de mode, signé Rym Widded Menaïfi, a été organisé dans le cadre de la première édition du Festival national de la création féminine. Hany El Bahairy est l'un des designers de mode les plus talentueux au Moyen-Orient et dans le monde. Mêlant l'Orient et l'Occident, ses collections se targuent de mettre en accord des notes d'élégance et de finesse. Rencontré lors de l'oriental fashion-week de Paris, le styliste nous parle de son métier avec beaucoup de passion.
Bien qu'âgé d'une trentaine d'années seulement, vous cumulez un riche parcours artistique...
Je suis venu dans l'univers de la mode, pour ainsi dire, dans le berceau. Bien qu'âgé de trente ans, j'ai entamé ma carrière voilà déjà vingt ans. Tout petit, j'ai été imprégné par le virus de la couture. J'ai été élevé dans les coulisses d'une famille de couturiers. Ma mère a été la première personne à m'avoir appris les rudiments du design. Pour sa part, elle a appris ce métier par le biais de sa mère qui était brodeuse. J'ai toujours été excellent en dessin. Comme tout mordu de dessin, je me suis inscrit à l'Ecole des beaux arts du Caire où j'ai perfectionné mes connaissances. Après d'autres études en droit, j'ai décidé, il y a dix-huit ans, d'ouvrir mon propre atelier. D'ailleurs, mes premières tenues ont été des robes de mariées. J'ai un grand staff constitué d'une cinquantaine de personnes permanentes et d'une cinquantaine de personnes qui travaillent chez elles. J'ai également un grand showroom en plein centre du Caire.
Vous avez habillé les plus grandes stars internationales du cinéma et de la chanson, ainsi que le sérail égyptien...
Tout à fait, j'ai et je continue d'habiller les plus grandes vedettes internationales du cinéma et de la chanson. Mes premières clientes ont été Sabah la chanteuse libanaise, warda El Djazaïria, Yousra et Leïla Ouloui, les comédiennes égyptiennes et Latifa El Tounisia. Outre certaines personnalités du gouvernement égyptien, j'ai, entre autres, le plaisir d'habiller la femme du roi du Maroc.
Vous aimez sublimer la femme à travers des tenues scintillantes, où la rencontre de l'Orient et de l'Occident est incontournable ?
Ma spécialité est la haute couture féminine. J'aime bien marier avec joie ma culture d'origine et les influences de mon pays d'adoption, les Etats Unis, pour élaborer un style exceptionnel, des robes famboyantes dont les motifs distillent une féminité absolue. Mes créations s'animent de plissés complexes et aériens, de drapés sophistiqués qui dévoilent le corps dans toute sa splendeur. J'aime habiller la femme de flammes et de scintillement. Je réalise moi-même mes tenues, du patron en passant par la découpe et le dessin. Mes modèles ont, certes, des découpes européennes, mais les détails sont d'inspirations orientales. La découpe est internationale, car il faut s'adapter au courant de la mode. Mes détails et mes broderies ressemblent à ceux des pays arabes, comme l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.
Quels sont les goûts vestimentaires de la femme arabe ?
La collection que j'ai présentée à l'oriental fashion-week de Paris s'adresse, aussi bien à la femme européenne qu'à la femme arabe. La femme européenne aime les tenues simples et sobres à la fois, contrairement à la femme arabe qui adore les paillettes et accessoires. Je trouve que la femme arabe est beaucoup plus élégante que la femme européenne. Nos fêtes en Egypte, ou ailleurs dans le monde arabe, sont dignes du célèbre conte des Mille et Une Nuits. La femme arabe accorde un intérêt particulier au soin de sa peau, à son maquillage, à sa coiffure et à son attrait vestimentaire. La femme européenne n'est pas exigeante. La femme arabe veut être une superstar. Elle veut être la plus belle. Le designer arabe est le mieux placé pour répondre à la demande de la cliente arabe.
Le marché de la haute couture égyptienne existe-t-il ?
Mais bien sûr que oui ! le marché de la haute couture est prospérant. Nous avons des gens très aisés en Egypte qui dépensent des fortunes colossales pour bien s'habiller.
Quels sont vos projets d'avenir ?
J'espère participer à d'autres défilés de mode dans le monde. Je défilerai en juin prochain à Rome et en novembre à Paris. J'espère continuer dans ma voie en produisant des collections à la hauteur des espérances de mes clientes potentielles.


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