Depuis quelques semaines, les citoyens des communes de wilaya de Boumerdès peinent à se procurer le lait en sachet. De longues files d'attente se forment devant les épiciers avant l'arrivée des camions de distribution. «On n'en a marre de cet éternel problème et des déclarations de pompeuses de pseudo production suffisante. En réalité, on n'a jamais cessé de pâtir de l'insuffisance», clame un père de famille outré par le manque de responsabilité des directions concernées. Un autre rappelle : «Ce n'est pas nouveau. Au mois de Ramadhan, le stand de l'Onalait de Boudouaou au niveau du marché de proximité installé spécialement au centre-ville recevait un camion desservant le fameux lait en sachet avec la bénédiction de la direction du commerce. C'est là un aveu que la tension a toujours existé.» Selon un responsable, le problème proviendrait d'un dysfonctionnement dans le réseau de distribution : «Il n'y a pas suffisamment de détaillants qui vendent le lait en sachet. La nouvelle réglementation sur la traçabilité de la production de lait et des produits laitiers en a dissuadé plus d'un, surtout avec l'interdiction de la revente auprès d'autres commerçants qui transforment le lait comme produit de base dans la fabrication de dérivés laitiers.» La nouvelle réglementation porte sur une clause supplémentaire faisant obligation aux producteurs et distributeurs d'exhiber un document mentionnant la production et les quantités distribuées aux points de vente officiels. Sauf que la fédération nationale des distributeurs de lait avait reproché aux pouvoirs publics de «réduire le quota de distribution de la poudre de lait qui avoisinait, selon un responsable du ministère du commerce, les 175 000 tonnes en 2018». Les transformateurs, eux, s'étaient plaints à plusieurs reprises. La laiterie de Boudouaou qui, avec celle de Tizi Ouzou et Bouira, forment l'antenne régionale et produit 350 000 litres par jour.