Les consommateurs du lait en sachet pasteurisé vendu au prix subventionné de 25 dinars ne savent plus à quel saint se vouer. Dans plusieurs quartiers de la capitale, des chaînes interminables se forment tôt le matin ou dans le début de la soirée devant les épiceries, créant un véritable ras-le-bol chez les habitants qui n'arrivent pas à expliquer ce retour de la crise. Pourtant, après plusieurs mois de tension, un retour à la normale a été observé dernièrement. Mais depuis trois jours, plusieurs communes d'Alger et même ceux de Blida connaissent de nouveau une perturbation dans la distribution du lait. Parfois, il est carrément introuvable, comme c'est le cas à la cité Sorécal (Bab Ezzouar) ou à Hammamet (Alger ouest). Cette situation donne parfois lieu à des bagarres devant les points de vente. De guerre lasse, certaines familles se sont rabattues sur le lait en poudre, mais plus cher (entre 240 et 270 DA la boîte de 500 g) ou le lait en pack «un sacrifice vu son prix à 80 DA», estime une dame. Pour les épiciers, cette tension s'explique par les émeutes qui ont perturbé la distribution du lait en sachet. «Je reçois quotidiennement une quarantaine de casiers de dix sachets chacun. C'est insuffisant vu la demande, ce qui crée une tension», explique un épicier d'Alger centre. Un autre laitier affirme de son côté «ne recevoir qu'une infime quantité de lait du producteur public Giplait alors que les producteurs privés ne nous livrent plus pour des raisons que j'ignore». L'autre raison invoquée par les épiciers sur la rareté du produit est que «les clients préfèrent le lait produit par les unités étatiques l'Onalait et Colaital du groupe Giplait vu sa qualité supérieure aux autres marques. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a, dans un communiqué publié lundi, appelé les commerçants à «maintenir leurs locaux ouverts pour approvisionner normalement les citoyens en différentes denrées alimentaires».