Les journées nationales des instruments à vent viennent de supplanter le concours de la meilleure trompette, Aïn Témouchent étant le berceau du raï et la trompette ayant participé de façon décisive à la modernisation du genre. Le concours a vécu trois éditions avant de s'essouffler et de connaître une interruption ces deux dernières années. Cela ne pouvait étonner, la formule n'ayant eu d'autres perspectives que l'organisation d'un concours à cette seule fin. D'où son remplacement et son élargissement à tous les instruments à vent, que ce soit le cuivre ou le bois comme … le saxophone. Pour ceux qui auraient tiqué au dernier terme énoncé, il est utile de signaler que le saxophone, bien qu'étant essentiellement en cuivre, est classé dans la catégorie bois parce qu'il a un bec … en bois. À cette première édition, la participation a été en nombre, vingt artistes locaux et quatorze venus de onze wilayate : Boumerdès, Skikda, Sidi Bel Abbès, Constantine, Médéa, Tissemsilt, Tébessa, Oran, Khenchella, Tlemcen et Mostaganem. Pour ce qui est des instruments, outre l'indétrônable trompette, étaient présents le saxophone, la gasba, la zorna et le mezoued. Au final, ce sont les trompettistes et les saxophonistes qui ont raflé les trois premiers prix de chaque catégorie. À la cérémonie de clôture, le jury a fait deux recommandations dont la première concerne le relèvement du montant des prix et la seconde l'institutionnalisation des journées au rang de festival. Pour d'aucuns, le secteur de la culture ferait ainsi l'acquisition d'un bel outil mais à la condition cependant de ne pas continuer à le limiter à un banal concours. L'idée serait de l'ouvrir au public et qu'il donne lieu à des spectacles vivants dont des concerts où l'instrument à vent aurait la vedette sur tous les autres. Le bœuf naïli/chaoui improvisé entre différents instrumentistes ayant participé au concours, un bœuf reprenant « lassoued megrouni » sur une variation jazz, en clôture, était dans cet esprit.