Les pays arabes et ceux d'Amérique latine semblent vouloir consolider leur coopération dans tous les domaines. Un sommet des chefs d'Etat des 34 pays appartenant aux deux régions, premier du genre, se tiendra, les 10 et 11 mai 2005, à Brasilia, capitale du Brésil. C'est pour préparer cette rencontre que les ministres des Affaires étrangères des pays arabes et sud-américains se sont réunis, hier, à Marrakech (Maroc). Cette conférence, présidée conjointement par le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem (côté arabe) et Celso Amorim, chef de la diplomatie brésilienne (représentant des pays sud-américains) devrait adopter et examiner l'ordre du jour et la déclaration finale dudit sommet. Initiée par le président du Brésil, Lula Da Silva, cette rencontre projette de développer et de promouvoir la qualité du partenariat entre les pays d'Amérique latine et les partenaires arabes dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Selon l'APS, tous les chefs de la diplomatie des deux régions étaient présents aux travaux de la réunion interministérielle, ouverte par les interventions de MM. Belkhadem et Celso Amorim, suivies d'un entretien entre les deux ministres. Les responsables des pays présents ont affiché une volonté de diversifier et d'élargir leurs relations sur les plans politique, économique et culturel. Arabes et Sud-Américains veulent dynamiser leur rapprochement et aller plus en profondeur pour renforcer la coopération. Dans son allocution, Abdelaziz Belkhadem a déclaré : « Le sommet de Brasilia devrait baliser la voie à la promotion des échanges entre les deux parties. » L'initiative du président brésilien, a-t-il estimé, a été accueillie avec beaucoup d'intérêt du côté arabe. « Elle recèle de grandes promesses et ouvre de larges horizons pour le développement et l'élargissement de notre coopération dans tous les domaines », a-t-il souligné. Pour lui, les enjeux actuels de la globalisation et la bonne gouvernance représentent des questions qui imposent la structuration de la concertation entre les deux régions afin de poser les jalons d'une coopération globale. Belkhadem a appelé aussi à la concertation politique entre les deux ensembles au sein des instances internationales, notamment en ce qui concerne la paix au Proche-Orient et le dossier irakien. Intervenant aussi lors de cette réunion, Amr Moussa, secrétaire générale de la Ligue arabe, a abondé dans le même sens. « Nous avons beaucoup de choses à réaliser ensemble », a affirmé Amr Moussa. Cette réunion interministérielle a été précédée d'une autre qui s'est tenue jeudi, au niveau des experts et des hauts fonctionnaires arabes et sud-américains. Les modalités du rapprochement politique, économique et culturel ont été passées en revue. Ainsi, concernant la coopération économique, les deux ensembles ont mis l'accent sur la nécessité d'exploiter leurs immenses potentialités et leurs richesses naturelles. Les présents à cette rencontre ont précisé que les deux parties n'ont pas trouvé les moyens idoines pour faire progresser leurs relations tant économiques que politiques. Le sommet de Brasilia serait, a-t-on affirmé, une opportunité pour éliminer cette carence. L'Amérique latine, qui compterait près de 10 millions de citoyens d'origine arabe, n'a jusqu'à présent que de faibles relations économiques avec les pays arabes. Le flux de leurs échanges commerciaux est de surcroît insignifiant avec uniquement 400 millions de dollars. Les deux ensembles projettent, en outre, d'ouvrir une zone de libre-échange spéciale. L'aspect culturel est aussi au centre d'intérêt des responsables. Ils insistent sur l'approfondissement du rapprochement dans ce domaine important. Toutes ces aspirations se concrétiseront peut-être à l'issue du sommet du Brésil dans moins de deux mois.