Il est question de «droit des peuples à résister à l'occupation étrangère», une formule qui a suscité l'inquiétude des Etats-Unis. Sanctionné par l'adoption d'une déclaration finale affirmant la volonté des deux ensembles régionaux à consolider leur coopération, le premier sommet pays arabes-Amérique du Sud s'est poursuivi hier pour sa deuxième journée consécutive. L'une des résolutions les plus importantes concerne une critique adressée aux Etats-Unis par rapport aux sanctions prises par l'administration Bush à l'encontre de la Syrie. Les participants au sommet ont exprimé leur «profonde inquiétude», estimant que ces sanctions «violent les principes de la loi internationale». Ils ont également réclamé le retrait d'Israël «de tous les territoires occupés» et «le démantèlement des colonies, y compris celles de Jérusalem-Est». Ils ont plaidé pour une réaffirmation «d'une matérialisation des droits légitimes du peuple palestinien (...) et pour l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, basé sur les frontières de 1967, existant aux côtés de l'Etat d'Israël». Arabes et Sud-Américains insistent sur «le droit des peuples à résister à l'occupation étrangère». Cette formule figurait dans le projet de texte et avait suscité l'inquiétude des Etats-Unis et d'Israël. Un rapport de la conférence des hommes d'affaires arabes et sud-américains a également été présenté au sommet. Réunis en marge du sommet, les entrepreneurs des pays arabes et sud-américains ont d'ailleurs affiché un grand optimisme quant à une évolution dans le bon sens des échanges entre ces deux régions. Ils ont souligné leurs fermes intentions de «nouer des contacts». En effet, pendant que les délégations officielles débattaient de géopolitique et de coopération institutionnelle, 1200 hommes d'affaires des 34 pays participants (12 sud-américains et 22 arabes) exploraient les stands d'une foire organisée au Centre de convention de Brasilia. Beaucoup d'opérateurs arabes ont reconnu n'avoir fait le déplacement à Brasilia que pour sonder les opportunités d'affaires. Ainsi, en marge du sommet, et c'est une première, les hommes d'affaires pourraient précéder les résolutions de la rencontre en mettant sur pied des partenariats économiques et commerciaux. Pour ce qui concerne le volet politique, le ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, a indiqué que «les dirigeants arabes et sud-américains ont pris la parole tour à tour et leurs interventions ont porté sur les volets politique et culturel (...) il a été question des domaines dans lesquels la coopération entre les deux ensembles régionaux pourront se développer». Belkhadem a révélé, à ce propos, qu'il a été «proposé la création de lignes de transport aérien et maritime entre les pays arabes et ceux d'Amérique du Sud». Au plan international, il va de soi que la question palestinienne et la situation en Irak ont eu la part du lion dans les communications des dirigeants arabes, a fait savoir le ministre. En marge du sommet, le président de la République a eu des entretiens avec le président vénézuélien, Hugo Chavez, et le chef de l'Etat irakien Djalal Talabani. Il a également visité une exposition automobile à Brasilia. Cette exposition est consacrée aux modèles de voitures fabriquées au Brésil, qui exporte quelque 600.000 automobiles par an, à destination des pays d'Amérique latine notamment.