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Hommage à Mohammed Haroun à Akbou : Une vie au service de l'amazighité
Publié dans El Watan le 26 - 05 - 2010

D'anciens compagnons de lutte de ce grand militant de la cause amazigh, ont témoigné du courage et de la détermination de cet insurgé.
L'association culturelle Taddart-iw a organisé, les 21 et 22 du mois en cours, en collaboration avec le comité du village Tifrit (Akbou), un riche programme d'activités en commémoration du 14e anniversaire de la disparition du grand militant de la cause amazighe Mohamed Haroun à la salle des délibérations de l'APC. Des activités inscrites au programme, signalons une exposition d'œuvres d'art et de livres ainsi qu'une conférence-débat animée par Ahcène Cherifi et Lahcène Bahbouh, deux de ses compagnons de lutte. Ces deux témoins vivants n'ont pas manqué de louer le courage et la détermination d'un insurgé contre le régime de Boumediène d'une part et l'engagement corps et âme d'un homme pour le recouvrement de son identité d'autre part.
« C'était le seul étudiant qui activait avec nous à Alger. Nous étions une organisation de jeunes adeptes de Bessaoud Mohand Arav avec lequel j'entretenais une correspondance assidue », se souvient Lahcene Bahbouh, postier en retraite et fils de chahid originaire d'Azzefoun. Ahcene Cherifi, son collègue à la poste d'Hussein Dey et originaire d'Ighil Imoula, affirme pour sa part avoir rencontré Mohamed Haroun en 1974 Place Audin à Alger. « C'était un homme fédérateur qui ne se battait que pour Tamazight car, comme il aimait à le répéter, les idéologies sont un facteur de division », dira-t-il pour résumer en une phrase la personnalité du défunt.
Les intervenants parmi l'assistance ont insisté sur la nécessité de lever le voile sur cette « affaire des poseurs de bombes » qui a défrayé la chronique au milieu des années 70. « Nous voulons la vérité sur une étape annonciatrice du printemps berbère et de la longue lutte pour la reconnaissance de la langue Amazighe », renchérit Sofiane Adjlane, représentant du village Tifrit. Pour M. Bahbouh, « tout a commencé lorsque Bessaoud Mohand Arav nous a exhorté avec son fameux « défendez-vous » à réagir contre le rouleau compresseur qui nous oppressait tout en nous conseillant de faire attention sachant que nous étions dans la gueule du loup ».
Après l'éclatement de l'OFB pour cause de divergence idéologique de ses membres fondateurs, les Medjber Smaïl, Cheradi Hocine, Haroun Mohamed et les deux conférenciers, entre autres, créèrent une autre organisation appelée ADEF (Afous Deg Fous) dotée d'une revue politico-culturelle du même nom, tout en continuant à distribuer des tracts. « C'est ainsi que nous avions décidé d'user de violence tout en épargnant sciemment les vies humaines car notre objectif consistait uniquement à nous faire entendre », expliquera M. Cherifi aux présents dans la salle parmi lesquels a pris place la veuve Haroun.
« Les bombes déposées dans les locaux du quotidien El Moudjahid et du tribunal militaire de Constantine respectivement par Hocine cheradi et Mohamed Haroun ont explosé alors que Smaïl Medjber a été arrêté avant qu'il ne dépose la sienne au tribunal militaire d'Oran », ajoutera l'orateur. A la question de savoir si « la main de l'étranger » brandie par le pouvoir en place était fondée, les conférenciers ont affirmé que cette mission a été revendiquée par le SOA (soldats de l'opposition algérienne), dirigée par Mouloud Kaouane, installé à Paris.
« C'est ce dernier qui a chargé Smaïl Medjber d'acheminer les explosifs sur Alger. Passer à l'action était une question de vie ou de mort pour nous et la provenance de ces explosifs nous importait peu. L'essentiel était de réussir un coup d'éclat », fit remarquer Lahcene Bahbouh tout en affirmant ne pas regretter son acte. « Un acte que nous avons chèrement payé dans une prison que Mohamed Haroun qualifiait de cimetière des vivants », estiment ses compagnons de lutte qui ont tenu à répondre présents pour lui rendre un vibrant hommage.
Bio-express :
Né en 1949 à Tifrit, Mohamed Haroun perd son père, tombé en martyr au champ d'honneur, en 1958. Préparant son doctorat en physique nucléaire à l'université d'Alger, il versa dans des activités politiques au sein de l'Organisation des forces berbères (OFB) dont il fut l'un des membres fondateurs. Suite à l'affaire dite « des poseurs de bombes », dans laquelle il a été impliqué en 1976, il fut arrêté et incarcéré à Lambèse (Tazoult) et ne fut gracié qu'en 1987. Membre influent du Mouvement culturel berbère (MCB), il consacra sa vie à l'enseignement de Tamazight et aux recherches sur la grammaire berbère. Il décède le 22 mai 1996 des suites des séquelles engendrées par les tortures qu'il a subies en prison.


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