Le mouvement associatif de la daïra de Beni Douala (Aghbalu, son annexe d'Ath Aïssi, Imache Amar…) organise, en collaboration avec la maison de jeunes et la famille de Amar Imache, des festivités culturelles, aujourd'hui et demain, en commémoration du 46e anniversaire de la mort de ce grand militant du mouvement nationaliste algérien, un des premiers membres de l'Etoile nord-africaine (ENA) des années 1930. À cette occasion, la maison de jeunes d'Ath Douala abrite des expositions de photos et de coupures de presse relatant l'historique de ce patriote de la première heure et ses compagnons, suivies de projections vidéo. Ensuite, une délégation des organisateurs se rendra au cimetière d'Ath Mesbah, village natal du patriote, où elle déposera une gerbe de fleurs sur sa tombe. Dans le même contexte, il est programmé au chef-lieu de daïra de Beni Douala, dans la salle du lycée portant le nom de Imache Amar, une conférence-débat sur le mouvement nationaliste algérien en général et l'itinéraire de ce militant en particulier. La conférence sera animée par notamment Salem Ramdani, ancien militant du mouvement nationaliste algérien des années 1940, ainsi que par des membres de la famille Imache, des jeunes militants du mouvement associatif amazigh (Gaya Mohamed, Becha Boussad, Guettab Amar, etc.), en plus de témoignages par d'anciens compagnons de lutte d'Amar Imache. La manifestation commémorative sera couronnée par la remise des prix aux participants au concours de poésie tenu à cet effet et aux meilleures rédactions sur la vie du patriote. Amar Imache est né le 7 juillet 1895 à Ath Mesbah, village relevant alors du douar Beni Aïssi, commune mixte de Fort-national (actuellement Larbaâ n'Ath Irathen), et décédé le 7 février 1960 à l'âge de 65 ans. Issu d'une famille de paysans, il arrêta sa scolarité à l'école de Taguemount Oukerrouche sans passer son certificat d'études primaires pour aller travailler dans les terres fertiles de la Mitidja, exploitées alors par les colons français, avant de partir dans la métropole française où il travailla comme ouvrier spécialisé dans les mines du Pas-de-Calais. Sur place, dans les années 1930, son patriotisme et son dévouement pour la cause nationaliste lui ouvriront les portes du comité central de l'ENA dont il sera élu secrétaire général en mai 1933 et désigné rédacteur en chef du journal El Ouma. Une année plus tard, il est arrêté et condamné à six mois de prison avec une forte amende pour ses activités politiques. Deuxième homme après Messali Hadj au sein de l'Etoile, Amar Imache sera, plus tard, “écœuré” par la pratique du “culte de la personnalité” et la “mégalomanie des dirigeants” au sein du PPA (Parti du peuple algérien) et quittera la France en 1947 en rédigeant sa fameuse “Lettre d'adieu” à l'intention de ses compatriotes résidant en France, dans laquelle il dressera un véritable réquisitoire contre “l'ingratitude, la méchanceté bestiale et la félonie”, avant d'entrer à l'Udma (Union démocratique du manifeste algérien). Salah Yermèche