Le dirigeant libyen semble se plaire en Algérie où il a décidé de prolonger son séjour dans le pays. Arrivé lundi dernier pour participer au sommet arabe des 22 et 23 mars 2005, Mouammar Kadhafi fut, en tout cas, le premier chef d'Etat arabe à avoir débarqué à l'aéroport international d'Alger. Demain, il compte intervenir au Palais des nations à l'occasion de la tenue d'une session du conseil national du Front de libération nationale (FLN). Il est également prévu, selon des sources concordantes, que M. Kadhafi prononce un discours devant le Parlement. Hier déjà, il a tenu à rencontrer les représentants des partis et de la société civile. Cette incursion dans le champ politique algérien, plus d'ordre médiatique qu'autre chose, sied à merveille à celui qui aime se distinguer des autres leaders arabes. L'Algérie est « une terre sainte que l'épopée de la révolution de Novembre a façonnée », a-t-il lancé, avant-hier, face à un parterre d'étudiants rassemblés au niveau de l'hôtel Sheraton Club des Pins (Alger), lieu de sa résidence. Tout en qualifiant de « succès » le sommet arabe d'Alger, le leader libyen ne s'est pas empêché d'insister sur le fait que l'Algérie est « un exemple du combat et de la lutte » pour son peuple. En présence de Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, et de Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Kadhafi a, en outre, appelé les dirigeants africains à faire de l'Union africaine (UA) « un Etat unifié et une force » du simple fait que « l'Afrique est un continent très riche ». Il faut dire que la décision subite de M. Kadhafi de rester encore quelques jours en Algérie n'a pas été convenue entre les autorités des deux pays. D'ailleurs, selon des sources proches de l'entourage du leader libyen, « il est très difficile d'arrêter le programme de M. Kadhafi dans le temps et dans l'espace ». La preuve est que M. Kadhafi avait été le premier à quitter subitement le Palais des nations, avant même la fin de la séance inaugurale du sommet d'Alger et alors que les chefs de délégation poursuivaient leurs discours. Il donnera raison à Mohammed VI, roi du Maroc, et à Bachar Al Assad, président de la Syrie, de faire de même juste après.