Organisée à Paris, une exposition riche en couleurs rend hommage à l'apport des joueurs africains qui ont participé au rayonnement de la France dans le football mondial. Cette exposition intervient alors qu'aucun joueur d'origine maghrébine n'a été sélectionné pour participer au mondial 2010 en Afrique du Sud. Paris. De notre bureau A l'occasion de la coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud, le musée national du sport organise à paris une exposition permanente sur les footballeurs africains et leur précieux apport au profit du foot français et européen. Intitulée « les footballeurs africains sont là », cette exposition met en exergue l'apport de l'immigration dans le rayonnement sportif national et international de la France. Pour Claude Boli, commissaire de l''exposition, le but de cette dernière est triple : un, rendre hommage aux joueurs africains qui ont contribué à construire l'épopée des clubs hexagonaux. Deux, faire découvrir que le fait migratoire existe aussi dans le sport. Trois, projeter un nouvel éclairage sur les relations entre la France et l'Afrique. A l'entrée du musée, on peut apercevoir les photos de joueurs qui ont fait le bonheur des supporters français, à l'image de l'Ivoirien Didier Drogba, du Malien Selif Keita ou de l'Algérien Karim Ziani, sans oublier l'hommage rendu aux anciennes gloires du football, comme Rachid Mekhloufi, Mustapha Dahleb, pièce maîtresse du Paris Saint-Germain, ou le Camerounais Roger Mila. L'exposition retrace également la migration des joueurs maghrébins vers la France dans les années 1920, avant de laisser l'Afrique noire prendre le relais. Le faible coût du transfert des joueurs africains à l'époque, par rapport aux européens ou Sud-américains, a accéléré le processus, avec notamment le développement des écoles de football pour jeunes durant la décennie 1990, ce qui a attiré de nombreux talents africains vers la France. Comme au cinéma, une nouvelle vague de talents est née avec Zidane, Drogba, Niang, sans oublier l'ancien ballon d'or 1995, à savoir Georges Weah. En gagnant ce titre, le footballeur du Libéria est entré dans la liste restreinte des joueurs qui ont marqué leur époque, car il était le premier africain consacré de la sorte. La Cité de l'immigration a pris part à cette exposition, en consacrant un espace couvert sombre où sont diffusés des contenus sonores qui rappellent, entre autres, le tunnel d'entrée au stade des joueurs et les clameurs des supporters. Dans la seconde partie, le visiteur peut déambuler parmi les portraits grandeur nature des joueurs, tandis que la troisième partie de l'exposition est consacrée à la mise en valeur de l'équipe de France en coupe du monde. Une équipe qui ne compte aucun joueur d'origine maghrébine, comme ce fut le cas durant les éditions précédentes, notamment en 1998, lorsque grâce à un Français d'origine algérienne, Zidane, la coupe du monde a souri pour la première fois à la France, après deux buts de la tête. Cette fois, le sélectionneur national français, Raymond Domenech, a écarté des valeurs sûres du football, à l'image de Benzema, Nasri, Ben Arfa…, ce qui fait craindre dans les milieux populaires des grandes villes que la fête Black, Blanc et Beur soit compromise.