Y a-t-il une relation de cause à effet entre le drapeau français brûlé et remplacé par un emblème algérien au-dessus d'une commune du Val-de-Marne et l'article de Gilles Klein aux relents orduriers à l'encontre de l'Equipe nationale algérienne ? C'est comme si la presse algérienne s'occupait des Bleus de Domenech, en s'adonnant à la couleur de leurs cheveux ou leurs escapades nocturnes, comme a tenté de le faire ce journaleux de pacotille mélangeant humour de mauvais goût et parodie nauséabonde à l'égard des joueurs de l'Equipe nationale, avant que la rédaction du journal Libération, là où il a sévi, ne se confonde en excuses. «L'article que nous avons consacré dans nos éditions d'hier à l'équipe d'Algérie a choqué certains. Il ne s'agissait, en aucun cas, de blesser quiconque mais de rendre compte du match des Fennecs d'une façon que nous pensions, à tort, originale, voire humoristique. C'était du 150e degré, inintelligible. Nous nous sommes plantés. Nous présentons nos excuses à toutes les personnes qui se sont senties atteintes par cet article.» C'est le contenu du communiqué diffusé hier, au lendemain de la parution de cet article qui a soulevé la consternation et la colère dans le camp algérien, où plusieurs joueurs se sont exprimés à ce sujet lors du point de presse organisé hier. Pour Kadir, «l'article ne prête à aucun sourire», si c'est le but recherché par l'auteur de l'article, lequel a traité Halliche de joueur de pétanque, pas plus, Bougherra de videur de night-club pour avoir des seins, du ventre et un sacré coup d'œil. Aucun joueur n'a été épargné, à commencer par le gardien Chaouchi surnommé Higuita pour son côté spectaculaire et ses prises de risque débiles et qui s'est fait tartiner les gants de margarine lors du but encaissé. Cette sortie inattendue de Libération n'est pas une surprise et elle n'est pas la première du genre, car régulièrement certains plumitifs laissent libre cours à leur petit venin au nom de la liberté d'expression, au moment où d'autres cercles arpentent le chemin inverse pour combattre le racisme et la ségrégation d'où qu'ils viennent. Ce qui est illustré par cette exposition permanente organisée par le Musée national du sport à Paris sur les footballeurs africains et leur précieux apport au profit du foot français et européen intitulée «Les footballeurs africains sont là». Pour Claude Boli, le commissaire de cette exposition, le but recherché est de rendre d'abord hommage aux joueurs africains qui ont contribué à construire l'épopée des clubs de l'Hexagone ; ensuite, de faire découvrir que le sport n'est pas épargné du fait migratoire et enfin jeter un nouvel éclairage entre la France et l'Afrique dans le sillage de la dernière rencontre de Nice regroupant les pays africains francophones. Et au moment où aucun joueur maghrébin n'a été sélectionné chez les Bleus de Domenech, une autre expo est organisée par la ville de Paris au niveau du stade Charlety, faisant découvrir l'histoire et la dimension des valeurs multiculturelle, fraternelle et universelle de la Coupe du monde à travers l'équipe de France et ses joueurs venus des quatre coins de la planète, dont les Algériens qui ont donné au foot hexagonal ses lettres de noblesse. Pourtant, il a bien fallu attendre la venue d'un Zinedine Zidane pour que la France gagne une Coupe du monde, n'en déplaise à ses mesquins journaleux qui se terrent dans certaines salles de rédaction qui puent le racisme.