Plus qu'une dizaine de jours avant la Coupe du monde ! Le compte à rebours est lancé, les premières équipes sont arrivées en Afrique du Sud, dont le Brésil et l'Argentine, les systèmes de jeu se rodent, les listes se réduisent et la fête se prépare. Samedi, c'est Diego Maradona qui a posé le pied sur le sol sud-africain à la tête de l'Albiceleste. Avec « El Diez », le show peut commencer. L'enfant terrible du football fait déjà les gros titres pour avoir demandé des toilettes de luxe dans sa chambre d'hôtel et promis de courir nu dans Buenos Aires si l'Argentine remporte la Coupe du monde ! Dans le pays hôte, la ferveur grimpe et Soccer City a été officiellement inaugurée. Les drapeaux de la nation arc-en-ciel flottent au-dessus des bureaux, des écoles et des voitures. A chaque carrefour, les fans de foot s'arrachent bannières, perruques colorées, lunettes géantes et les désormais célèbres vuvuzelas. Mais les étrangers risquent d'être beaucoup moins nombreux que prévu : la distance, la crise et la flambée des prix ont découragé les fans, européens notamment, qui ne devraient plus être que 300 000 au lieu des 450 000 annoncés. L'autre préoccupation de l'Afrique du Sud est la forme de ses Bafana Bafana, les « garçons » en zoulou. La peur est toujours là : être ridicules en devenant les premiers organisateurs d'un Mondial éliminés au premier tour. Spéculations en Allemagne Certes, les Sud-Africains restent sur dix matches sans défaite depuis le retour de Carlos Alberto Parreira à la tête de l'équipe fin 2009. Mais les adversaires étaient peu relevés et le dernier succès contre la Colombie (2-1) a été acquis grâce à deux penalties. « Il y a un problème avec l'attaque en Afrique du Sud. Au Brésil, on n'a pas fait Bebeto et Romario. On les a trouvés et on les a utilisés », admet d'ailleurs le sélectionneur brésilien des Bafana Bafana. Pour les autres équipes, les systèmes de jeu se rodent. Raymond Domenech a laissé tomber le 4-2-3-1 qui lui valait tant de critiques sur sa frilosité pour lancer un 4-3-3, emballant face au Costa Rica (2-1), puis décevant face à la Tunisie (1-1). Où vont les Bleus ? L'Allemagne de Joachim Löw a d'ailleurs effectué plusieurs tests avec une organisation en 4-2-3-1. « Il va y avoir beaucoup de spéculations durant les prochains jours », a déclaré Löw, qui doit écarter deux joueurs pour ramener sa sélection à 23 au 1er juin. « Les entraîneurs vont se concerter dimanche et lundi avec l'encadrement et annoncer l'équipe mardi. » Déjà des surprises Et déjà des surprises pendant les matches de préparation. La Côte d'Ivoire a ainsi été rejointe sur le fil par le Paraguay (2-2). La Nouvelle-Zélande a, elle, battu la Serbie (1-0). Les « All-Whites » ont aligné un 3-4-3 qui évolue parfois en 5-4-1. D'autres sélections sont en pleine réflexion, voire en plein doute. Le sélectionneur de l'équipe d'Algérie, Rabah Saâdane, reconnaît que son attaque pose problème, mais il devrait aussi se pencher sur sa défense, son équipe ayant été battue lourdement contre l'Eire (3-0). Les Verts ont encaissé onze buts en quatre rencontres depuis la demi-finale de la CAN 2010 perdue contre l'Egypte (4-0) en janvier, sans avoir inscrit un seul but. L'attaquant Abdelkader Ghezzal, souvent titulaire, n'a pas marqué depuis octobre et le match contre le Rwanda (3-1) lors des qualifications jumelées à la CAN et au Mondial 2010. Et puis, il y a ceux qui affichent leurs ambitions en toute honnêteté. « S'il faut jouer sale pour gagner, nous le ferons, ce qui compte avec la Coupe, c'est gagner », a ainsi lancé l'attaquant du Brésil, Luis Fabiano. Fini le beau jeu qui avait marqué l'Euro-2008 avec les orfèvres de l'Espagne ?