Devant l'échec de toutes les actions jusque-là effectuées auprès de la direction générale, dont le but est de négocier une augmentation des salaires des 7200 travailleurs, le syndicat du complexe sidérurgique ArcelorMittal El Hadjar est déterminé à passer à l'acte, celui de paralyser une nouvelle fois toutes les usines. Ainsi, le spectre de la grève générale illimitée qui planait sur le complexe se profile à l'horizon. Demain, 2 juin, le conseil syndical se réunira pour décider de la date de la tenue d'une assemblée générale dont l'ordre du jour consiste en l'approbation (vote) par le collectif des travailleurs du débrayage, est-il indiqué dans un communiqué rendu public hier. Le syndicat explique le durcissement de sa position par le refus de la direction générale de l'entreprise de respecter ses engagements. Le 17 mai dernier, un désaccord autour de plusieurs points, dont l'application de la convention de branches, l'augmentation salariale, les avantages et les départs à la retraite était né. Des revendications que Vincent Legouic, le directeur général d'ArcelorMittal El Hadjar, a rejetées en bloc. Saisie du dossier au lendemain de la naissance du conflit, l'Inspection du travail d'El Hadjar territorialement compétente devait entamer la procédure de conciliation. Or, « n'ayant eu aucun écho de l'Inspection du travail à propos de notre courrier du 18 mai 2010, une correspondance a été adressée à cet organisme par voie de huissier de justice pour entamer la seconde séance de conciliation qui devrait se faire selon la loi, dans un délai maximum de huit jours », souligne Smaïl Kouadria, le secrétaire général du syndicat dans le même communiqué. Et, en l'absence de toute réaction de l'Inspection du travail de Annaba à laquelle une correspondance a été adressée par voie de huissier de justice pour l'établissement et la remise du procès-verbal de non-conciliation, plusieurs autres instances dont le ministère du Travail, de l'Emploi et la Sécurité sociale, la FNTMMEE et la centrale syndicale ont, à leur tour, été informés de la grave situation conflictuelle qui prévaut actuellement au complexe métallurgique d'El Hadjar. Appréhendant l'arrêt total et illimité de ses usines avec toutes les retombées au plan économique que cela suppose et pour tenter de tempérer les ardeurs, la direction générale entend engager de nouvelles négociations en invitant son partenaire social, ce 3 juin, à une séance de travail portant sur le bilan des points objets du conflit.