Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Selon toute vraisemblance et au vu de l'échec des négociations entamées il y a 2 jours entre la direction générale du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar et le syndicat de l'entreprise, on s'achemine vers une grève générale illimitée qui paralyserait toutes les installations. A moins d'un revirement ou d'un accord de dernière minute, la situation risque de s'aggraver et des dérapages ne sont pas à exclure ; la détermination des travailleurs et le langage ferme tenu par les représentants syndicaux augurant un mouvement qui risque de perdurer. Le spectre de la grève planait déjà depuis quelques jours suite au refus par la direction du complexe d'appliquer la convention de branches pourtant entérinée par la 13ème tripartite et la fédération des métallos. La revendication portant sur une augmentation des salaires ayant mis le feu aux poudres, on s'attendait à ce que l'employeur révise sa position et rectifie le tir, mais l'entêtement des uns et la détermination des autres ont conduit à l'impasse. En effet, les revendications salariales datent de près d'une année et avaient à plusieurs reprises fait l'objet de négociations qui se terminaient invariablement par un désaccord entre les 2 parties. Les dernières, celles du 18 mai 2010 ayant également échoué, ont repris lundi dernier suite à l'intervention du wali de Annaba. Elles se sont déroulées dans une atmosphère tendue et ont duré jusqu'à une heure avancée de la nuit pour aboutir encore à un échec. D'un autre côté, il est à signaler que l'Inspection du travail n'a pas à ce jour remis aux parties en conflit le procès-verbal de non-conciliation, document important pour le syndicat, sur la base duquel il s'appuiera pour ses actions futures dans le but d'amener l'employeur à revoir sa position. Toujours est-il que le syndicat a passé la vitesse supérieure en décidant de convoquer une assemblée générale des travailleurs pour demain, et ce, après avoir tenu un conseil syndical extraordinaire dicté par cette situation. «La suite à donner à l'échec des négociations revient aux travailleurs qui décideront si on recourra à la grève ou non. Nous les informerons sur tout ce qui s'est passé lors des négociations pour qu'ils puissent décider en toute liberté», nous confie M. Smaïn Kouadria, le leader syndical du complexe sidérurgique. Dans le communiqué adressé à notre rédaction régionale, le syndicat déplore l'échec des négociations et la rupture entre cette instance et l'employeur pour appeler à la mobilisation des travailleurs en vue des actions futures. Ce qui est sûr, l'information a déjà circulé hier au niveau de toutes les installations et des ateliers de l'usine, la mobilisation des travailleurs est effective et on s'apprête déjà à faire grève pour peu que le syndicat y appelle. Côté direction, c'est le black-out total et on ne souhaite pas communiquer avec la presse malgré notre insistance auprès des responsables. Nous croyons savoir cependant que la direction ne compte pas changer de position et pousse indirectement au pourrissement «attendant une meilleure visibilité de la situation à l'horizon 2011, avec la fin du contrat qui les lie au gouvernement», a-t-on rapporté. Avec cette grève que la direction aura à gérer, c'est tout le business plan qui sera compromis et les objectifs de production, auxquels tiennent aussi bien l'employeur que les travailleurs, ne seront pas atteints. A moins d'un heureux dénouement de dernière minute, rien ne laisse présager que la situation se calmera. Bien au contraire.