La guerre des tribus a-t-elle eu raison de Mohamed Houara ? D'aucuns pensent que l'éviction du maire sous-tend un forcing du camp adverse dans une dualité historique entre les arouch dominants à Batna. C'est du moins ce que pense la rue, ou une mince partie de la rue qui s'intéresse encore à la chose politique. Une chose est sûre, les affaires de la cité ont été négligées durant toute la période de crise qui a traversé l'APC, et le nouveau locataire de l'hôtel de ville est devant un challenge ardu pour convaincre de son combat afin d'hériter du siège principal. La mission qui attend Ali Melaghssou, officiellement maire de Batna depuis lundi, n'est pas une sinécure. Lui qui a bataillé contre son aîné et son « camarade » de parti, Mohamed Houara, pour l'évincer sous prétexte de négligence et de mollesse dans la conduite des chantiers de développement de la commune, aura fort à faire pour gagner la population à sa cause et persuader du bien-fondé de son engagement. Le délai relativement court pour tenir les promesses faites du haut de son nouveau bureau, n'est pas fait pour faciliter la tâche à Melaghssou. Le mandat expire en effet dans 18 mois. En plus de la mission quasi impossible de maintenir l'équilibre et satisfaire tous les partis dans la distribution des postes clés, le nouveau maire doit faire mieux que son prédécesseur pour améliorer la qualité de vie dans tous les coins de la cité. Il faut espérer pour lui qu'il ne pense pas à se reposer, car beaucoup l'attendent au tournant. S'il y a eu consensus au sein de l'assemblée pour retirer la confiance à Houara, les Batnéens, quant à eux, n'ont pas été consultés pour un tel changement. Et c'est à eux que la nouvelle équipe, conduite par Melaghssou, doit rendre des comptes et trimer fortement pour mériter le titre d'élu. Plusieurs chantiers attendent la nouvelle équipe, et pas des moindres. En plus de la réhabilitation et l'amélioration urbaine des quartiers et la réfection des réseaux d'assainissement et d'AEP, l'APC doit améliorer le transport urbain avec tous les problèmes qui en découlent, organiser le tissu urbain, notamment en faisant respecter les nouvelles lois touchant aux constructions inachevées, gérer convenablement un parc infrastructurel lourd, mettre fin à l'anarchie des commerces et améliorer la qualité des services dont la responsabilité incombe aux différents départements communaux. Plus difficile aussi, est la conduite et la finition des projets dont a bénéficié la commune, et nous ne parlons pas uniquement de celui de la réfection des trottoirs des allées Benboulaïd. Au terme de la cérémonie d'installation qui a eu lieu lundi après-midi en présence des autorités administratives, Ali Melaghssou a déclaré à El Watan que son premier objectif est celui de la propreté de la ville. Il est allé jusqu'à donner une échéance de trois mois pour transformer le visage de Batna. On vous prend au mot monsieur le maire. Rendez-vous dans trois mois, et à chaque fois qu'il sera nécessaire de faire le bilan de votre gestion.