Le P/APC, Mohamed Houara, se retrouve sur la sellette, fragilisé par la signature d'une motion de retrait de confiance par 23 élus, dont 10 issus du même parti que lui, le FLN, sur les 33 que compte l'assemblée. Pour répondre à ses détracteurs, le maire a réuni hier la presse pour des mises au point et surtout déclarer : « Je ne démissionnerai pas. » La position de M. Houara sonne comme un avertissement aux opposants. Un avertissement pour dire qu'il n'abdiquera pas face à des pressions, relatives à des décisions jugées contraires aux intérêts de la ville. Point par point, il a répondu aux griefs qu'on lui reproche. En premier, celui de bloquer le développement. Une idée, selon lui, absurde étant donné les chiffres qui placent les chantiers 2009 à 86% d'avancement alors qu'au premier trimestre 2010 beaucoup de choses ont été réalisées, avance-t-il, tenant le wali pour témoin de la dynamique de développement qu'il a insufflée. Les choses deviennent ensuite terre à terre au regard des questions qui divisent les deux camps, à commencer par les 200 postes de travail qui ont fait des gorges chaudes et beaucoup de mécontents au sein de l'assemblée. Selon le conférencier, sa décision de donner la priorité aux agents du préemploi et du filet social, dont un nombre important cumule de longues années au sein des services de la commune, n'a pas été du goût de tout le monde. Certains préférant les passe-droits se retrouvent aujourd'hui dans l'opposition. Dans son exposé, le maire qui rappelle sa longue expérience au sein de l'institution et son retour non souhaité, cite des exemples de bassesses de la part de certains élus « qui ne visent que leurs intérêts étroits ». C'est l'exemple des élus du PT, dont deux, auparavant chômeurs, ont pu décrocher des postes d'emploi à la commune mais refusent de travailler. Si l'information se confirme, Louiza Hanoune est en devoir de revoir la composante de ses troupes. Un autre exemple, celui d'un élu FLN qui a exigé qu'on lui attribue un kiosque en plein centre-ville, et qui, faute d'obtenir satisfaction, est passé dans le camp des opposants. Si l'opposition ne tient qu'à cela, la capitale des Aurès doit se sentir orpheline des hommes et des femmes censés la gouverner au nom du peuple. Après avoir annoncé une éventuelle démission, une hypothèse qui a aiguisé les ambitions et provoqué le passage de 7 élus dans le camp adverse, Houara s'est rétracté pour enfin se déterminer à rester. « Moi, c'est mon parti qui m'a sollicité et eux qu'est-ce qu'ils font ici ? » s'interroge-t-il. « Je ne peux pas m'imposer, mais si mon parti juge que je dois rester à la tête de l'APC, et si l'administration ne voit pas l'utilité de mon départ, je reste », a-t-il souligné devant les journalistes présents dans son bureau. En marge de sa visite officielle, effectuée il y a une semaine à Batna, le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, membre du bureau politique du FLN, a échoué dans sa tentative de réconciliation. Par la suite, Mohamed Houara a placé la mouhafadha et les instances centrales du parti devant leurs responsabilités pour rappeler à l'ordre les élus FLN qui s'attaquent à lui. Il est vrai que le manque de discipline de ces militants et l'étalage en public du linge sale de la maison FLN à Batna a de quoi susciter des questions sur le sérieux du parti. La neutralité du wali n'a pas aidé au déblocage de la situation qui pourrait connaître son épilogue cette semaine, suite à l'ultimatum donné par Houara aux instances supérieures du FLN. En attendant, les affaires courantes qui touchent à la vie quotidienne des Batnéens sont perturbées.